Durant deux jours, les 11 et 12 décembre 2011, Annaba vivra au rythme des interventions d'universitaires, d'experts et autres chercheurs en économie. Ils répondent à l'appel que leur a adressé le Dr Layouni, chef de département des sciences financières à la faculté des sciences économiques et de gestion de l'université Badji- Mokhtar de Annaba. Une quarantaine d'entre eux présenteront des communications en relation directe avec le thème du séminaire axé sur : la compétitivité de l'entreprise et conditions financières et commerciales. De nombreux participants sont attendus à l'hôtel El Moutazah de Séraïdi, lieu de la rencontre. Ils y débattront de leurs idées et expériences de l'économie nationale et internationale. Cependant, pour de nombreux observateurs de la chose économique, l'événement vaut plus par sa signification que par les joutes oratoires et les thèses soutenues. C'est qu'il intervient dans un contexte de crise économique mondiale avec en toile de fonds, celle qui frappe de plein fouet les pays de la zone euro et la contraction des marchés de l'acier à l'origine de la fermeture de plusieurs sites sidérurgiques, des licenciements et compressions et des marches de protestation de salariés. Il intervient aussi au moment où en Algérie, le bilan des entreprises publiques et privées restent très fragiles d'un secteur à l'autre, que le niveau des exportations hors hydrocarbures marque le pas et que nos PME pâtissent d'une concurrence étrangère féroce aggravée par des importations sauvages. L'importance de ce rendez-vous des économistes de la majorité des régions du pays est soulignée par la participation de Abdelhamid Temmar, l'actuel ministre de la Prospective et des Statistiques. L'intervention de cet économiste est, du reste, attendue. Il ne peut pas en être autrement de par sa qualité de membre du gouvernement dans une fonction en prise directe avec la réalité sur le terrain et des chiffres. Importance également soulignée par la conférence- débat animée 24 heures auparavant au Palais de la culture et des arts Mohamed-Boudiaf par Abdelkrim Harchaoui, l'ancien ministre des Finances. Organisée par le RND, la rencontre permet à Harchaoui d'aborder la problématique de «La classe politique face aux questions de doctrine et de morale face aux politiques publiques et financements budgétaires. Il faut croire que ce n'est nullement un hasard du calendrier si tous ces événements sont organisés quelques semaines après la tenue de la tripartite, des assises régionales du Cnes et à quelques heures du séminaire encadré par le département des sciences financières de Annaba. Durant deux jours, une quarantaine d'intervenants y révèleront leur vision économique sans aller dans des querelles de chiffres. Lors de cette rencontre, l'on abordera aussi la question des investissements dont la relance aurait pu être la panacée des maux de l'économie algérienne car ils auraient permis d'améliorer à la fois l'emploi et la compétitivité des entreprises algériennes. «La mondialisation économique et financière a progressivement conduit à la levée des barrières douanières dans de nombreux pays. Dès lors, le passage d'une économie protégée vers une économie ouverte, expose les entreprises locales à une dure concurrence se traduisant pour certaines d'entre elles, par leur absorption et d'autres, la faillite» à travers ce préambule du discours d'ouverture du séminaire, les organisateurs donnent le ton de ce qui, durant ce séminaire, doit amener des clarifications dans les approches préconisées par les pouvoirs publics. Dans leur présentation des axes du séminaire, ils ont souligné que les entreprises sont confrontées à : «un environnement hostile où s'enchevêtrent des aspects institutionnels économiques et financiers et un mode de gouvernance désuet et opaque». Dans les résumés des communications, enseignants, chercheurs, doctorants et experts s'interrogent si à l'échéance de 2014, le programme de mise à niveau rendrait compétitives les 20 000 PME qui en auraient bénéficié. Leurs préoccupations concernent aussi les conditions endogènes et exogènes à même d'être mises en place pour permettre à l'entreprise d'être compétitive dans le contexte d'une économie mondialisée. Ils citent les mesures prises par les pouvoirs publics entre autres, l'allègement des charges financières.