L'armée égyptienne a annoncé jeudi avoir chargé un conseil consultatif de 30 membres, composé d'intellectuels et de personnalités politiques, de préparer la procédure de rédaction de la nouvelle Constitution du pays. Le conseil consultatif va discuter d'un projet portant sur la mise en place de l'instance qui sera chargée de rédiger la future loi fondamentale, précise un communiqué publié par le Conseil suprême des forces armées (CSFA), au pouvoir. Le CSFA ajoute que ce conseil consultatif va examiner un autre projet portant sur l'élection du président de la République, prévue avant la fin juin 2012. Le mouvement des Frères musulmans a dénoncé jeudi la volonté de l'armée d'utiliser le gouvernement, dont elle a la tutelle, et ce conseil consultatif non élu pour marginaliser le Parlement, chargé notamment de nommer la commission qui rédigera la future Constitution de l'Egypte post-Moubarak. La confrérie a annoncé qu'en conséquence, elle refusait de participer à ce conseil consultatif. Le parti des Frères musulmans, le parti de la Liberté et de la Justice (PLJ) sont arrivés en tête de la première phase, terminée mardi, des élections législatives qui doivent se poursuivre jusqu'en janvier. Les partis islamiques dans leur ensemble, comprenant également les salafistes (parti d'Al-Nour) ont remporté 65% des voix lors de ce scrutin dans un tiers des gouvernorats d'Egypte, face aux formations libérales et laïques. Membre du CSFA aux commandes du pays depuis la chute en février du président Hosni Moubarak, le général Moulla a assuré que le futur Parlement ne «serait pas représentatif» de tous les Egyptiens, selon des propos rapportés jeudi par le quotidien britannique The Guardian. En conséquence, il a ajouté que les personnes nommées pour rédiger la future Constitution devaient également être approuvées par le gouvernement de transition et par ce conseil consultatif, deux institutions contrôlées par le CSFA.