Le Comité international olympique (CIO) a infligé, jeudi, un blâme à Issa Hayatou, président de la Confédération africaine de football (CAF), et un avertissement à Lamine Diack, président de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF). L'histoire protège les faits. Elle devient, en somme, propriétaire de ce qui va dans le bon ou le mauvais sens. Et cette histoire que l'on déteste pour ses dénonciations, n'a besoin d'aucune formule pour la défendre. Elle s'ouvre à ceux qui veulent connaître la vérité, cette vérité qui dérange et qui n'est pas souvent bonne à dire. Tel un album photos, 1993 rattrape juste au dernier virage de l'année 2011, le président de l'Institution suprême qu'est la Confédération africaine de football et Lamine Diack, président de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF). Ce dernier cité, «avoue avoir perçu de l'argent de la société de marketing ISL, effacée par une faillite en 2001. L'opération s'est déroulée en trois phases et en liquide, il accepte une somme de 52 880 francs suisses (environ 43 000 euros d'aujourd'hui) versés par un ami, dirigeant d'ISL, afin de financer la reconstruction de sa maison brûlée dans un incendie». Une parenthèse pour signaler qu'à l'époque, Diack était seulement vice-président de l'IAAF et pas encore membre du CIO. Le président de la… CAF lui, se joint à eux pour empocher la somme de 100 000 francs français (15 244 euros) en liquide d'ISL, en cadeau pour le 40e anniversaire de la CAF, en 1995. Mais le hic est que la commission d'éthique, «a estimé que rien n'est prouvé que ce don, dont il fait allusion, soit versé dans les caisses de la CAF, ce qui constituait un conflit d'intérêt». La commission exécutive du CIO a préféré ne pas se livrer au jeu de la perche, un blâme est collé au dos du président de la CAF et un méchant avertissement au président de la FIA. «Un avertissement n'est pas une sanction, un blâme est une sanction», a précisé Jacques Rogge, président du CIO, comparant les deux décisions à «un carton jaune et un carton rouge». Derrière le rideau, une ombre «chinoise» se dessine, il s'agit de celle du président de l'IAAF qui, lui aussi, est impliqué. Impliqué puisqu'il s'agit de déchiffrer le chiffre de 100 millions de dollars de pots-de-vin distribués à des dirigeants sportifs. Ce dossier sera, lui aussi, traité sans partie pris par la commission du CIO.