Le Conseil national de transition libyen aurait-il accepté de normaliser ses relations diplomatiques avec Israël ? C'est en tout cas ce que rapportent plusieurs informations crédibles, faisant état de l'ouverture prochaine d'une ambassade d'Israël à Tripoli. Pour l'instant, le conseil national de transition n'a pas souhaité affirmer ou infirmer ces informations, qui se confirment de plus en plus. En effet, l'implication de Bernard-Henri Lévy dans les derniers événements ayant soufflé sur la Libye rendait plus que plausible l'éventuelle normalisation diplomatique avec Israël. Des discussions sous l'égide du Qatar auraient mis aux prises des hauts responsables israéliens et des dirigeants du Conseil national de transition libyens, selon des sources crédibles. Plusieurs médias arabes et britanniques ont confirmé l'information de rencontre avec plusieurs juifs d'origine libyenne vivant en Grande-Bretagne, des officiels anglais et des membres du Conseil national de transition libyen. Des juifs d'origine libyenne auraient, par ailleurs, évoqué avec les responsables du CNT la question du retour possible des juifs qui le souhaitaient en Libye, ainsi que celle de la restitution de leurs biens, essentiellement à Tripoli et à Benghazi. A l'invitation du conseil national de transition, une délégation des juifs britanniques d'origine libyenne pourrait se rendre prochainement en Libye, conduite par Raphael Luzon, fils d'un riche négociant libyen expulsé en 1967. Selon un journal israélien, Ahmed Chaabani, porte-parole du conseil national de transition, aurait à plusieurs reprises évoqué la nécessité pour son pays d'établir des relions diplomatiques avec Israël. Le même journal a écrit : «Israël a envisagé de nommer Raslan Abu Rakoun, un arabe druze, actuellement consul général d'Israël à Atlanta, en qualité d'ambassadeur en Libye». Du côté libyen, aucun nom n'a filtré sur la personnalité qui pourrait être désignée pour représenter la Libye en Israël. A ce sujet, Raslan Abu Rakoun pourrait se rendre prochainement en visite en Libye, accompagné d'une équipe médicale pour une initiative d'ordre humanitaire. Toujours et selon plusieurs sources, les négociations au sujet de l'ouverture d'une ambassade auraient été réalisées sous les auspices du Qatar, dont Israël espère qu'il sera un «allié» facilitant l'établissement de relations avec un certain nombre de pays arabes, qui voient d'un mauvais œil les visées hégémoniques de l'Iran sur la région. Si le Conseil national de transition garde pour l'instant le silence à ce sujet, l'ambassadeur libyen aux nations unies a déclaré : «Le jour où le soleil se lèvera à l'Ouest, nous accepterons de normaliser nos relations avec Israël». Selon des politologues, la communauté juive de Libye était installée dans le pays depuis environ trois siècles avant l'ère chrétienne. Elle comptait environ 40 000 membres dans les années 1940. Après le pogrom de Tripoli en 1945 — le pays était alors sous mandat britannique — puis la création de l'Etat d'Israël, la communauté juive s'enfuit. Il restait moins de 600 juifs lors du coup d'Etat de Kadhafi en 1969 qui s'est efforcé de faire disparaître toute trace de présence juive dans le pays. Ainsi, si cette information se confirme, la Libye sera le troisième pays arabe à entretenir des relations diplomatiques officielles avec l'état hébreu. Certains pays arabes à l'image du Qatar entretiennent discrètement des relations avec Israël.