La mort annoncée dans la nuit de samedi à dimanche par le régime de l'un des fils de Mouammar El Gueddafi, Seïf Al Arab, 29 ans, dans une frappe de l'OTAN à Tripoli continue à semer la confusion. Dans la nuit, Moussa Ibrahim, porte-parole du gouvernement, a annoncé que la maison de Seïf Al Arab Mouammar El Gueddafi a été attaquée et que le jeune homme et trois petits-enfants du dirigeant libyen sont morts. Le porte-parole a assuré que le dirigeant libyen et son épouse, présents dans la maison, n'ont pas été blessés, dénonçant «une opération visant à assassiner directement le dirigeant de ce pays». De son côté, l'OTAN a reconnu avoir frappé «un poste de commandement et de contrôle» dans la zone, mais n'a pas confirmé la mort du fils El Gueddafi. «La vérité c'est que la nouvelle ne peut être vérifiée», a indiqué Jalal Al Gallal, membre du Conseil national de transition (CNT), organe politique des rebelles, accusant El Gueddafi de «récupérer les frappes de l'OTAN sur des cibles militaires afin de faire croire qu'ils essaient de l'assassiner». «El Gueddafi dit que Seïf est mort (...) alors où est le corps ? Montrez-nous le corps», réclame Alaa Al Obeïdi, producteur pour la chaîne d'opposition Libya Al Ahrar, basée au Qatar. «Personnellement, je ne pense pas qu'il soit mort. Il aura une nouvelle identité et un nouveau passeport pour quitter le pays et partir vivre en Afrique, probablement en Ouganda, qui entretient de bonnes relations avec El Gueddafi.» Londres expulse l'ambassadeur de Libye Par ailleurs, Londres a décidé hier d'expulser l'ambassadeur de Libye au Royaume-Uni à la suite d'«attaques contre l'ambassade britannique à Tripoli et d'autres missions diplomatiques étrangères», a annoncé le Foreign Office. «Je condamne les attaques contre l'ambassade britannique ainsi que contre des missions diplomatiques d'autres pays», a déclaré dans un communiqué le ministre des Affaires étrangères, William Hague. «En conséquence, j'ai pris la décision d'expulser l'ambassadeur libyen» qui «a vingt-quatre heures pour quitter le pays», poursuit le ministre. Ajoutant que «les attaques contre les missions diplomatiques n'affaibliront pas notre résolution à protéger les populations civiles en Libye». «La convention de Vienne (sur les représentations diplomatiques) requiert que le régime du colonel El Gueddafi protège les missions diplomatiques à Tripoli», a indiqué William Hague, soulignant qu'il s'agit d'une «nouvelle atteinte à ses obligations internationales». La Grande-Bretagne a indiqué quelques heures plus tôt mener une enquête sur des informations faisant état de la destruction d'un de ses bâtiments officiels à Tripoli. Londres a rappelé son ambassadeur à Tripoli au début du conflit et n'a plus de représentation diplomatique dans la capitale libyenne. Une équipe diplomatique britannique est présente à Benghazi. Rome a peu auparavant dénoncé des «actes de vandalisme» contre «plusieurs ambassades étrangères à Tripoli dont celle d'Italie». L'Italie, jusqu'à récemment partenaire important du régime libyen avec lequel elle a signé un Traité d'amitié bilatéral en septembre 2008, a fait l'objet samedi de menaces directes du colonel El Gueddafi de «transférer la bataille» sur son territoire.