Des peines de 5 ans de prison ferme ont été prononcées jeudi par le tribunal criminel près de la cour de Constantine à l'encontre des huit principaux accusés sur les 68 personnes poursuivies dans une affaire de trafic de ciment dans cinq wilayas de l'est du pays (Constantine, Sétif, Batna, Tébessa et Skikda). Ces condamnations ont été prononcées à l'encontre du sous-directeur commercial de la cimenterie de Hamma-Bouziane (Constantine) et de 7 promoteurs ayant bénéficié d'une aide de l'Etat pour l'achat de ciment pour la réalisation de programmes de logements sociaux qui n'ont jamais été achevés. Trente autres personnes accusées dans cette affaire ont été condamnées à une peine de prison de 9 mois pour les chefs d'inculpation de falsification de documents, faux et usage de faux, usurpation d'identité, spéculation sur le ciment et fraude fiscale. Les trente autres mis en cause ont été acquittés. L'affaire remonte au mois de février 2010, lorsque les services de la Gendarmerie nationale avaient enclenché une enquête à la suite d'une pénurie de ciment et d'une augmentation du prix du sac de 50 kg qui est passé de 230 à 800 dinars, soit près du triple du prix officiel. Après investigations, les services de la Gendarmerie nationale ont découvert qu'une quantité de plus de 250 000 tonnes de ciment a été détournée durant les années 2007, 2008 et 2009 dans cinq cimenteries de l'est du pays. La quantité détournée, vendue sur le marché parallèle, était suffisante pour la construction de 8 900 logements de type F3, selon le constat établi par les experts. Le «bénéfice» qu'ont pu tirer ces trafiquants de ciment a été évalué à plus de 2,28 milliards de dinars, selon le rapport de la Gendarmerie nationale.