L'ancienne DTN de la Fédération algérienne de natation, actuellement, chargée d'études et de synthèse (CES) auprès du MJS, invite les fédérations à «assumer avec courage» l'échec de la participation algérienne aux Jeux sportifs arabes de Doha 2011. «J'invite tous les responsables des fédérations ainsi que tout le mouvement sportif national à assumer l'échec de la participation algérienne aux derniers Jeux sportifs arabes de Doha», a déclaré à l'APS, Mme Samia Benmaghsoula. «La prestation de nos athlètes peut même être qualifiée de médiocre», a-t-elle dit. «En 25 ans de terrain, c'est la première fois que le sport algérien atteint un niveau de régression aussi important. Pourtant l'état à travers le MJS a mis tous les moyens financiers et humains à la disposition des fédérations, pour les Jeux africains de Maputo et les Jeux arabes de Doha, pour faire mieux que lors des précédentes éditions, malheureusement les résultats n'ont pas suivi», a-t-elle précisé Situer les responsabilités Invitée à «analyser» les résultats des Algériens à Doha, la chargée d'études et de synthèses s'interroge sur certains aspects liés à la gestion des fédérations. «A quoi faut-il imputer ces mauvais résultats ? A des erreurs de gestion, des méthodologies d'entraînements mal adaptées, une absence d'une vraie politique sportive tournée vers le développement, une mauvaise préparation, une programmation inadéquate ou bien faut-il remonter dans le temps pour situer les erreurs de gestion ?», s'est-elle interrogée. A toutes ces interrogations, Mme Benmaghsoula ne va pas avec le dos de la cuillère. «Il faut avoir le courage de pointer du doigt les responsabilités de tout un chacun. Il ne faut pas fuir devant ce constat d'échec, au contraire il faut reconnaître ses erreurs et arriver enfin à tirer les vraies leçons». Et d'enchaîner : «La décennie noire n'explique pas tout, car la plupart des athlètes de haut niveau étaient en préparation à l'étranger». «Les présidents de fédérations, les directeurs techniques nationaux doivent s'expliquer face aux médias, donc à l'opinion publique pour justifier leur échec, ou leur semi-échec pour certains», a-t-elle affirmé. Concernant la question très controversée de l'autonomie prônée par les fédérations, celle-ci fera l'objet d'un séminaire prévu le mois de janvier 2012, a annoncé Benmeghsoula. «Les fédérations ne cessent de demander une autonomie. Ce point sensible fera l'objet d'un séminaire, au mois de janvier 2012. Actuellement l'autonomie est très mal comprise par les gestionnaires des fédérations. Que veut dire pour eux autonomie ? Dépenser l'argent de l'Etat sans que ce dernier ne puisse le contrôler ?», s'interroge-t-elle. La stratégie de rajeunissement des effectifs a été une erreur Invitée à donner son avis sur la stratégie de rajeunissement des effectifs initiée par le MJS et la participation de jeunes athlètes inexpérimentés pour la plupart, aux Jeux africains de Maputo (Mozambique) et à Doha, la CES rejette cet argument. «Ceci n'est nullement un justificatif, pour expliquer ces échecs. Les effectifs arrêtés pour les Jeux n'ont pas une moyenne d'âge de 18 ans à ce que je sache. L'exemple de Baya Rahouli est édifiant. A 33 ans, elle est toujours à son meilleur niveau. Le nageur Nabil Kebbab à 29 ans, est en fin de carrière. Alors où est ce rajeunissement ?», s'insurge-t-elle. A l'inverse de cette stratégie, le ministère a tracé un «plan de développement» à long terme qui touche en particulier l'intérieur du pays, a-t-elle expliqué. «Présentement, le MJS a adopté une nouvelle stratégie de développement tournée en particulier vers l'intérieur du pays qui recèle un très grand réservoir de jeunes talents», a-t-elle indiqué. Réhabiliter les cadres marginalisés Elle annoncera que sur un autre plan, le ministère compte revoir les programmes de préparation, par rapport aux moyens financiers colossaux qu'il a mis à la disposition des fédérations. «Prochainement, le ministère va revoir tous les programmes de préparation en fonction des moyens dont-il dispose. Auparavant, toutes les fédérations doivent être inspectées pour situer les lacunes de gestion», a-t-elle révélé. L'autre urgence préconisée par l'ex-DTN de natation consiste à rappeler les techniciens écartés ou marginalisés du mouvement sportif national. «Le ministre tient absolument à ce que tous les techniciens qui ont été marginalisés soient rappelés et réinjectés dans les différentes structures du sport», a affirmé Mme Benmaghsoula qui déplore que beaucoup d'entre eux soient contraints d'aller exercer dans les pays du Golfe et démontrer leur savoir-faire. Et d'ajouter : «Il faut dès à présent penser à doter les fédérations d'un personnel compétent. Le rôle des élus se confine malheureusement souvent au rôle de chef de mission», a-t-elle regretté.