Le secrétaire général de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM), Saïd Abadou, a salué, hier en marge de la tenue du séminaire régional du centre dans le cadre de la préparation du 11e congrès de l'ONM, la réponse du Premier ministre Ahmed Ouyahia relative à la déclaration du Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, faite en décembre 2011. L'ONM tiendra son 11ème congrès national les 17 et 18 mars prochain. L'ex-ministre des Moudjahidine a fait savoir que l'accusation faite par le gouvernement turc à l'encontre de la France pour son génocide en Algérie aurait été bien reçue si cela a été fait dans d'autres circonstances et non pas après la proposition française d'une loi réprimant la contestation du génocide arménien de 1915. Le Premier ministre turc avait déclaré le 23 décembre 2011 que la France a massacré environ 15% de la population algérienne depuis le début de la révolution, soit de 1945 à 1962. Cependant, cette déclaration faite depuis Istambul n'a été qu'une réaction à l'adoption par l'Assemblée nationale française de loi pénalisant la négation des génocides. La réponse du Premier ministre algérien a été très ferme lorsque Ouyahia avait fait une conférence de presse quelques jours plus tard appelant le gouvernement turc à «ne pas faire du sang des Algériens un fonds de commerce». Ouyahia a fait passé des messages bien clairs et très directs en soulignant le rôle que la Turquie a rempli à l'ONU, votant contre la question algérienne durant sa guerre de libération aussi bien sur son rôle à l'Otan en tant que membre de l'Alliance. Saïd Abadou affirme que l'Algérie avait besoin du soutien des autres Etats pour plaider sa cause face à la France. «On aurait aimé avoir les soutiens des autres pays notamment les pays voisins qui étaient colonisés à savoir, la Tunisie et le Maroc car «l'opinion internationale compte beaucoup». D'un autre côté, le SG de l'ONM a appelé la France à reconnaître ses erreurs de guerre et tous ses crimes commis en Algérie, soulignant que cette revendication est légale selon la loi internationale et celle des Nations unies. Et d'ajouter : «Nous restons et nous insistons sur notre revendication». Notre interlocuteur a ajouté que cette position de l'Algérie a bousculé l'Etat français qui fait tout pour détourner la situation à sa faveur même si l'Algérie n'est pas aussi ferme sur cette question à cause de certaines situations politiques. Quant à la question des archives, Saïd Abadou a expliqué que la France possède toutes les archives en relation de près ou de loin avec l'Algérie telles les archives de ses crimes de guerre commis en Algérie, précisant qu'il s'agit là de preuves filmées ou photographiées de l'exécution des acteurs de la révolution algérienne tel Ben M'hidi ainsi que la localisation des corps de certains d'entre eux à savoir, El Haouas, Amirouche, Mira, Bougara et bien d'autres. Ainsi que les archives qui concernent les séances de tortures ou mêmes tous les biens de l'Algérie dont l'argent, des objets et les restes de certains chefs de la révolution algérienne comme les chefs de Zaatcha. «La loi internationale défend le droit des Etats comme l'Algérie à récupérer leurs archives», a-t-il souligné appellant la France à revoir la ligne de sa politique avec l'Algérie dans le but d'assurer un avenir meilleur pour les deux peuples. «Nous demandons à ce que la France reconnaisse ses fautes pour qu'on puisse tourner la page et ce, dans l'interêt des générations futures. Le meilleur exemple est celui de la France et l'Allemagne qui ont dépassé leurs différends de la Seconde Guerre mondiale pour arriver à travailler ensemble pour le bien des deux pays», soutient-il.