“Nous maintiendrons nos positions de principe par rapport au colonialisme français, en continuant à revendiquer les droits légitimes de notre peuple et en exigeant de l'Etat français de reconnaître ce qui a été commis contre le peuple algérien pendant 130 ans de pratiques barbares”, a déclaré Saïd Abadou, SG de l'organisation. Le feuilleton de la revendication de la repentance de la France se poursuit avec une nouvelle demande du secrétaire général de l'ONM, M. Saïd Abadou. L'ancien ministre des Moudjahidine a profité de la conférence organisée lundi sur le cinquantenaire de la mort de Abane Ramdane, pour réitérer la position de son organisation réclamant de l'Etat français repentance et indemnisation. Pour M. Abadou, il s'agit d'une position de principe de l'ONM réclamant une reconnaissance de la France des crimes de la colonisation et du droit à l'indemnisation. “Nous maintiendrons nos positions de principe par rapport au colonialisme français, en continuant à revendiquer les droits légitimes de notre peuple et en exigeant de l'Etat français de reconnaître ce qui a été commis contre le peuple algérien pendant 130 ans de pratiques barbares”, a-t-il déclaré. Cette revendication est, selon le SG de l'ONM, une exigence sur laquelle l'organisation ne reculera pas. Et M. Abadou d'inviter l'Etat français à “emprunter cette voie responsable” pour s'offrir “une occasion pour fonder des relations de coopération d'égal à égal, dans l'intérêt des deux peuples”. Et par fidélité aux martyrs, l'ONM continuera à porter cette revendication. Autrement dit, d'autres épisodes sont à attendre avec des rebondissements dans cette affaire qui mine les relations entre les deux pays. Longtemps oubliée ou revendiquée à demi-mot, la demande de repentance a culminé avec le vote de la loi du 23 février par l'Assemblée française reconnaissant en la colonisation un fait positif. Une loi qui glorifie, du point de vue algérien, les crimes et la barbarie. Fait que le Président lui-même a qualifié de génocide. Cette loi était mal tombée puisqu'elle a torpillé l'embryonnaire traité d'amitié initié par Jacques Chirac et Abdelaziz Bouteflika, perçu comme un moyen de transcender le contentieux historique et pour refonder les relations entre l'Algérie et la France. Depuis, les relations se sont détériorées et ont connu un gel. L'affaire reviendra avec les déclarations pas du tout innocentes du ministre des Moudjahidine, Mohamed-Chérif Abbas, à la veille de la visite du président français, Nicolas Sarkozy. Des propos soutenus par le SG de l'ONM et l'ancien président de la Fondation du 8-Mai-1945, et qui ont soulevé l'ire de la classe politique française. Passée la visite où Sarkozy justifia son silence sur cette question par le gros chèque des contrats, les choses se sont tassées, le calme revenu, d'aucuns ont cru qu'il s'agissait d'un simple orage pour refroidir la visite de Sarkozy. Et profitant de l'anniversaire de la mort de Abane, occasion qui confirme par ailleurs sa réhabilitation, le patron de l'ONM revient à la charge, par devoir de mémoire aux martyrs, dit-il, et pour réclamer en plus de la repentance de la France des indemnisations pour les victimes de la colonisation. Mais il est à se demander s'il n'y a pas une arrière-pensée dans ce rappel d'une position fragilisée par des soutiens éphémères, y compris lors de la visite du président français, et s'il n'y a pas une volonté d'éviter une polémique autour du personnage dont certains témoignages et écrits historiques avaient provoqué un tollé et soulevé l'indignation de ses camarades de combat et de sa famille. Il reste, cependant, à relever la détermination de l'ONM, pour une fois, à continuer à réclamer de la France sa reconnaissance de ses crimes coloniaux. Djilali B.