L'ex-ministre des moudjahidine a qualifié le dossier de «campagne tendancieuse visant la Révolution et les moudjahidine». Le dossier des faux moudjahidine, objet d'une vive polémique, refait surface. Saïd Abadou, secrétaire général de l'Organisation nationale des moudjahidine (Onm), a défendu, jeudi sur les ondes de la Chaîne II de la Radio nationale, sa pensée à propos du «brûlant» dossier dit «faux moudjahidine». Il a en particulier démenti le chiffre antérieurement avancé faisant état de «l'existence d'1 million de faux moudjahidine». Saïd Abadou a tenté de faire un énième geste d'apaisement pour calmer la polémique. Il a qualifié le dossier des «faux» moudjahidine de «campagne tendancieuse visant la Révolution et les moudjahidine». Le SG de l'organisation des moudjahidine relance ainsi la controverse après les précédentes déclarations, aussi fracassantes, du ministre Mohamed Chérif Abbès. Ce dernier a, lors d'une rencontre d'évaluation, tenue récemment au sein de son département, annoncé des cas de comportements «illégaux» et de «pratiques frauduleuses», parlant de l'allocation de la pension complémentaire attribuée aux moudjahidine et ayants droit. C'est, sans nul doute, une nouvelle épreuve à laquelle doivent faire face les autorités concernées, à commencer par le ministère des moudjahidine. Et, jeudi, alors que Mohamed Chérif Abbès tentait, depuis quelque temps, d'évincer «des intermédiaires» assurant le règlement d'une affaire entre l'administration et un «client» moudjahid, « en touchant même de l'argent», Saïd Abadou, revenant sur l'affaire des «faux moudjahidine», a indiqué que son organisation est «disposée» à traiter ce dossier avec «sagesse» pour peu que l'authenticité des recours introduits à son niveau soit prouvée. Le secrétaire général de l'Onm pense que l'heure est venue pour inverser la tendance et mettre les choses au clair concernant cette affaire. Invité à argumenter son point de vue, Saïd Abadou expliqua que le 1 million de faux moudjahidine n'est qu'une intox du fait que «quand j'ai été au ministère, il y avait 350.000 moudjahidine déclarés». Cette mise au point est perçue en fin de compte comme étant un rappel à l'ordre adressé à ceux qui «manipulent» le registre des moudjahidine, «déclassant» une partie appelée «faux moudjahidine». L'argumentaire n'est pas fini, l'ex-ministre des moudjahidine a fait savoir que les chiffres récents dont dispose son organisation parlent de quelque 300.000 moudjahidine et moudjahidate toujours en vie. Ce qui veut dire, selon un autre calcul, que le nombre d'un million de faux moudjahidine est faux. Dans le même sillage, les dossiers de reconnaissance d'adhésion à l'AlN et au FlN, dont l'examen a été suspendu depuis des années, le responsable de l'ONM explique que la commission ad hoc du ministère «a tranché cette question». Toutefois, quant aux dossiers de reconnaissance et de recours qui demeurent encore sans examen et qui ont d'ailleurs suscité une polémique, Saïd Abadou, laissa entendre que seul le Conseil national de l'ONM est habilité à prendre les décisions adéquates en coordination avec le ministère de tutelle. Justement, au sujet de cette importante rencontre, à savoir le Conseil national de l'ONM, celui-ci ne peut intervenir, selon son SG, avant fin avril ou début mai de l'année en cours. Tandis que la réélection des structures de base, est prévue pour le mois de février 2006. S'expliquant sur la loi du 23 février qui glorifie le colonialisme dans son article 4, l'invité de la Chaîne II n'a fait, en quelque sorte, que redire ce qui a été déjà dit, soulignant que cette même loi constitue une réelle barricade entravant la signature du traité d'amitié entre l'Algérie et la France.