C'est mercredi prochain que s'ouvre à l'hôtel El-Djazaïr, à Alger, la 4e Rencontre euro-algérienne des écrivains, une rencontre s'inscrivant dans le cadre du dialogue interculturel. S'étalant sur deux jours (25 et 26 janvier 2012), ce rendez-vous dont le débat tournera autour des «Identités plurielles» verra la participation de dix-huit écrivains des deux rives. Les participants interviendront au sein de quatre ateliers thématiques, à savoir «Le lieu, l'appartenance et le moi», «L'appropriation des langues et la transmission des imaginaires», «L'identité et la pratique culturelle, transfert des modèles identitaires» et «L'appartenance unique à l'ère de la mondialisation». Lors d'un point de presse animé, hier, au siège de la Délégation de l'Union européenne à Alger, le chef de la délégation, Mme Laura Baeza, a déclaré que le choix du thème des identités plurielles a été inspiré de l'essai de l'écrivain franco-libanais Amin Maalouf les Identités meurtrières. «Dans son essai, l'écrivain nous interpelle sur le sens de l'identité qui, selon lui, ne se limite pas à une seule appartenance. Comme l'explique si bien Amin Maalouf, l'identité ce sont toutes les choses que nous partageons les uns avec les autres pour une parfaite complémentarité», et d'ajouter : «Si dans son livre, Maalouf s'interrogeait déjà sur la relation entre l'Occident chrétien et le monde arabe, je pense que cette question trouve toute sa place dans notre rencontre, qui coïncide avec des mutations pas seulement dans le monde arabe.» Mme Baeza indiquera, également, que notre lecture actuelle de l'actualité politique ne devrait pas être dissociée des écrits littéraires «car, à bien regarder, n'est-ce pas dans les écrits d'Amin Maalouf, Yasmina Khadra, Paolo Coelho, Gabrielle Garcia Marquez et bien d'autres écrivains que nous retrouvons tous une part de notre identité ? Celle d'être humains qui partagent des joies et des peines, au-delà de nos appartenances géographiques, religieuses ou linguistiques». Si lors des trois précédentes éditions, le débat a tourné autour de ce qui fait la particularité des œuvres littéraires, aujourd'hui — et à travers cette 4e édition —, le moment est venu d'établir un dialogue sur «la notion d'identité dans son sens le plus large». Dix-huit écrivains auront donc la possibilité d'entreprendre ce dialogue, huit Algériens (Anouar Benmalek, Amin Zaoui, Mohamed Kacimi, Chawki Amari, Hamid Grine, Fatma Oussedik, Abdennour Abdesslam et Abrous Outoudert) et dix Européens (le Roumain Valeriu Stancu, la Finlandaise Elina Hirvonen, le Britannique Chris Stewart, l'Espagnole Irene Vallejo Moreu, l'Autrichienne Roswitha Geyss, le Belge Marc Quaghebeur, la Suédoise Marjaneh Bakhtiari et la Grecque Eleni Torossi. A noter que Salim Bachi et Amara Lakhous représenteront respectivement les littératures française et italienne. Invité à prendre la parole, ce dernier évoquera sa double appartenance identitaire. «Je suis Algérien, berbère et suite à mon émigration en 1995 en Italie, je suis aussi Italien. Je suis, en quelque sorte, l'un des représentants de cette pluralité identitaire», fera-t-il savoir. A noter qu'outre l'intérêt que manifestent les écrivains participant à cette rencontre au dialogue culturel entre les deux rives de la Méditerranée, certains vont encore plus loin dans leur quête de l'Autre. C'est le cas de l'écrivaine autrichienne Roswitha Geyss qui, après un magister sur la littérature maghrébine intitulé «Plurilinguisme littéraire et double identité dans la littérature maghrébine de langue française : le cas d'Assia Djebbar et Leïla Sebbar» et un doctorat portant sur les «Identités en question : réflexions sur le rapport entre langue (s) et identité (s) dans la littérature maghrébine féminine» est présentée, aujourd'hui, comme l'une des spécialistes de la littérature féminine algérienne et maghrébine.