Le ministre des Finances, Karim Djoudi, a indiqué hier que l'accord du rachat d'Orascom Telecom Algérie (OTA) pourrait être conclu avant la fin du premier trimestre 2012. Le rachat pourrait atteindre la totalité du capital de l'opérateur, a-t-il insinué. La cession «va porter sur au moins 51% du capital d'OTA ou peut être plus», a affirmé Karim Djoudi à la Radio nationale laissant entendre que l'acquisition de la totalité de cette filiale, connue sous le nom commercial de Djezzy, n'est pas à écarter. Alors que l'évaluation d'OTA n'est pas encore faite, le ministre des Finances a souligné la possibilité d'associer une entreprise nationale publique dans le capital de Djezzy, sans pour autant préciser si elle allait être le seul acquéreur algérien de l'opérateur. Il a aussi indiqué que cette entreprise en question «va aussi gérer le capital» pour la partie algérienne mais sans donner plus de précisions. L'abstention du ministre à fournir plus de détails est due au fait que les deux parties, le ministère des Finances et le groupe russe VimpelCom, détenteur de la majorité du capital avec 51,7% d'Orascom Telecom Holding (OTH), maison mère de Djezzy, suite à une fusion entre les deux groupes opérée en mars 2011, sont tenues par une obligation de réserve, imposée par l'accord de confidentialité, signé fin décembre dernier. Des sources proches du dossier ont évoqué une possibilité du rachat de la totalité du capital de Djezzy, une option qui pourrait être rejetée par le groupe russe qui veut préserver une partie du capital de Djezzy, sa filiale «la plus juteuse». Même minoritaire, Vimpelcom peut assurer la gestion de l'entreprise, en vertu des lois algériennes en vigueur qui accordent à l'investisseur étranger, dans le cadre d'un partenariat, le droit d'assurer le management de l'entreprise. «La gouvernance et les moyens de contrôle de la gestion d'OTA seront répartis entre OTH et l'Etat algérien selon les modalités qui restent à convenir entre les deux parties», avait déjà indiqué, début janvier, le ministère des Finances dans son communiqué annonçant la conclusion du protocole d'intentions. Il y a lieu de noter que les négociations entre le ministère des Finances et VimpelCom sont actuellement entreprises par une commission d'experts. Cette phase sera suivie par la signature de l'accord de rachat puis par la conclusion du pacte d'actionnaires. Encore, faut-il rappeler, que Vimpelcom a accepté de céder la majorité du capital de Djezzy sous réserve d'un prix «acceptable». Il avait proposé auparavant 7,8 milliards de dollars pour se délester de sa filiale algérienne, une proposition que l'Algérie avait alors décliné.