L'intention de l'Algérie, exprimée en mai dernier par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, de racheter l'entreprise Djezzy est en voie de concrétisation. En effet, après l'annonce, samedi, du ministre des TIC, Moussa Benhamadi, concernant le rachat de 51% des actions de l'entreprise, le groupe russe Vimpelcom accepte le même jour de céder la majorité du capital de l'opérateur téléphonique à l'Etat algérien. Selon le ministère des Finances, les deux parties ont signé un protocole d'accord dans lequel elles ont «confirmé leurs intentions de poursuivre les discussions en vue d'examiner les modalités d'une éventuelle cession à l'Etat algérien, par Orascom Telecom Holding (OTH) d'une participation majoritaire dans le capital de sa filiale Orascom Telecom Algérie (OTA)», précise le département de Karim Djoudi. A noter que le groupe russe détient la majorité du capital (51,7%) d'OTH, maison mère d'OTA, connue sous le nom commercial de Djezzy, ce qui explique qu'il en soit le nouveau propriétaire. Vimpelcom a confirmé, donc, son intérêt pour trouver un accord avec l'Etat algérien, au terme duquel OTH, qui détient 96,81% d'OTA, céderait une participation majoritaire dans le capital d'OTA. «La gouvernance et les moyens de contrôle de la gestion d'OTA seront répartis entre OTH et l'Etat algérien selon les modalités qui restent à convenir entre les deux parties», explique la même source. Et d'ajouter : «L'Etat algérien et Vimpelcom se sont chacun engagés à procéder à une évaluation de l'entreprise de télécommunications, et à entamer les négociations sur les termes et conditions dans lesquels la cession d'une participation majoritaire dans le capital de l'entreprise de télécommunications pourrait intervenir.» Par ailleurs, l'accord en question accorde cependant aux deux parties «la liberté d'interrompre à tout moment les discussions en cours» comme il s'agit, également, de confirmer «leurs volontés de coopérer en vue du développement d'OTA», par la conclusion de cet accord, souligne le ministère des Finances. Pour rappel, avant les négociations sur cette cession, entamées ces derniers mois, Vimpelcom avait refusé de céder Djezzy considérée comme la filiale «la plus juteuse» du groupe OTH, puis a demandé plus de 7,8 milliards de dollars à l'Etat algérien. Déclinant cette proposition, l'Algérie avait affirmé en mai 2011 qu'elle allait faire valoir son droit de préemption sur la cession de Djezzy par la maison mère au groupe russe. Le rachat par l'Algérie de 51% de Djezzy intervient, par ailleurs, conformément au droit de préemption, décrété en 2009, et accordant à l'Etat algérien la priorité de reprendre toutes les cessions des participations des actionnaires étrangers en Algérie.