Le conseil national de l'Ordre des architectes (CNOA) a annoncé l'organisation d'une marche pacifique vers le Palais du gouvernement, samedi prochain ; une action qui reflète la colère des architectes quant au retard pris à la mise en œuvre de la nouvelle loi relative à leur fonction. A l'occasion d'une conférence de presse tenue hier à Alger, le président du conseil national, Athmane Touileb, a indiqué que cette action de protestation intervient à l'heure où les architectes algériens sont «marginalisés par les pouvoirs publics et notamment le ministère de l'Habitat» ; la protestation n'attend que l'autorisation du bureau de la wilaya d'Alger. Le conférencier a dénoncé ce qu'il a considéré comme «la saignée des deniers publics par le truchement du recours illégal aux bureaux d'études étrangers», mettant en cause la position du ministère de l'Habitat dans l'exclusion «intentionnelle» des architectes algériens. Dans le même sillage, Athmane Touileb a précisé que seulement 10% des grands projets ont été réalisé par des compétences nationales, alors que le pays compte quelque 10 000 architectes. Cet état de fait est dû, selon lui, au favoritisme qui se traduit par les facilitations «offertes aux bureaux d'études étrangers sur le compte des bureaux nationaux». Réagissant aux accusations remettant en question les compétences des architectes locaux (effondrements des immeubles et bâtisses durant les catastrophes naturelles), l'orateur a estimé que le problème se situe au niveau de «l'application et le suivi des réalisations des projets ; les conditions du chantier et l'application des instructions des bureaux d'études sur le terrain sont les deux paramètres qui doivent être remis en cause et non pas la compétence de nos architectes». En marge de cette rencontre, le président de l'Ordre des architectes a stigmatisé certains «irresponsables» qui essaient de casser l'élan des architectes, faisant référence à l'aile de Khaled Benboulaid, l'ex-président du conseil national.