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Tout le monde parle au nom du peuple
Publié dans La Nouvelle République le 27 - 01 - 2012

Cela fait une année que l'Egypte a provoqué sa «révolution». Un mot bien usité dans les pays arabes et qui, de plus en plus, commence à être lu sous l'angle d'un coup d'Etat arrangé. Arrangé ? Probablement que oui.
Il s'agit d'une nouvelle ère dans les pays arabes. Une nouvelle ère dans le sens où est révisée complètement la notion de fusible. Une année déjà depuis que la place Tahrir avait été érigée en pôle de pouvoir, en pôle d'orientations nouvelles pour la garantie d'un véritable changement. La révolution ? Les populations avaient cru qu'elles avaient fait une révolution puis se rendent compte maintenant que celle-ci est inachevée et que des risques existent pour qu'elle le soit ainsi pour toujours. Un pouvoir de surveillance ou de contrôle permanent situé sur la place Tahrir ? Un pouvoir de substitution ou de «chantage», presque un pouvoir parallèle qui menace de faire ressortir les populations dans la rue ? Le système doit tomber avec ses hommes, tels que le clame la «rue». Ceux qui étaient au pouvoir et qui ont survécu à la chute de Moubarak et de sa famille bien évidemment dénoncent la contre-révolution. La «révolution» est terminée. Laissez-nous travailler maintenant. C'était suite à l'occupation de la place Tahrir que le président Moubarak avait passé ses pouvoirs à l'armée. C'était le pouvoir en place qui avait décidé de se succéder à lui-même, s'allégeant du président Moubarak qui avait cristallisé sur lui le mécontentement populaire. Légitimité accordée au nouveau pouvoir ? Légalité, peut-être car intronisée par un président en exercice et dans le contexte de l'état d‘urgence (et encore ça se discute) mais pas de légitimité populaire car le peuple revendique la chute du régime en place. Le peuple ? Tout le monde parle en son nom.

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