«Il faut que les parents croient en leurs enfants. Il faut qu'ils les encouragent en leur donnant l'amour et l'affection nécessaires, afin qu'ils puissent réussir dans la vie. C'est par le biais de cette réussite que les enfants pourront rendre à leurs parents et à la société tout le bien qui leur a été fait jusque-là.» C'est avec ces mots que l'artiste-peintre Abdennour Bouderbala exprime son secret de réussite dans ce domaine harmonieux qu'est la peinture. Cet artiste-peintre, né avec un handicap (tétraplégie), a pu avoir une vie sociale grâce à sa mère qui a découvert son talent de sculpteur à son très jeune âge. Et voilà sept ans après, Abdennour continue à cartonner dans ce domaine, puisqu'il a participé à vingt-cinq expositions organisées en Algérie et à travers le monde. C'est au mois d'octobre 2006 que remonte la première exposition d'Abdennour. Il accrocha sur les cimaises de la galerie Dar El-Kenz ses œuvres et c'était à l'occasion du 6e Salon d'automne. En ce moment, il expose ses tableaux à la galerie Art4you, sise au Sacré cœur à Alger. Cette vitrine qui lui est consacrée réunit une série de vingt-cinq tableaux variés, réalisés au crayon et au stylo. Avec une intelligence et une confiance en soi, Abdennour charme les amoureux des œuvres anciennes et récentes. On retrouve ses toutes premières toiles, par exemple celles représentant les arcanes d'une maison mauresque où un regard perçant scrute tout visiteur. Cet artiste-peintre qui a perdu son père en 1988, des suites d'une longue maladie, alors qu'il était encore tout jeune, lui rend, aujourd'hui, hommage à travers une œuvre représentant un palmier, qu'il a intitulée tout simplement Mon père. Pour ce jeune peintre, la société est un tableau se déclinant sous la forme d'un labyrinthe où s'enchevêtrent des racines dont les extrémités sont fleuries. Sa palette balance entre le noir et le blanc. Des couleurs de la vie, selon lui, avec lesquelles on ne peut pas tricher. A travers ses toiles intitulées La rage, La mort, Mes tournements, Angoisse ou Ma vie, Abdennour dessine ses peurs, confie à son public qu'il est un être humain. Et, en dépit de sa réussite artistique, il continue à avoir des craintes comme tout être humain ordinaire. Abdenour Bouderbala se déplace toujours en fauteuil roulant, il dessine avec ses mains, alors que, comme il l'explique si bien : «La peinture est un don de Dieu, car je suis toujours incapable de survivre tout seul.» Un courage surprenant de sa part, avec lequel il réalise des œuvres parfois compliquées à décrypter mais qui méritent une visite pour les comprendre, parce que la plume est incapable de décrire son monde comme il le décrit si bien dans ses toiles.