Les autorités françaises sont décidées plus que jamais à lutter contre toute forme d'idéologie religieuse qui pourrait nuire à l'intégrité et à la sécurité du pays. Des mesures administratives viennent d'être prises par le ministère de l'Intérieur à l'encontre d'un groupe radical et d'un imam à Paris, accusés de s'adonner à des prêches violents, incitant à la violence et à l'appel au djihad. Cet état de fait n'a pas plu aux membres de ce groupe qui se sont regroupés devant la mosquée de Paris, proférant des menaces contre ceux qu'ils appellent «islamophobes». Si les policiers présents sur les lieux ne sont pas intervenus, les éléments de ce groupe, et notamment le responsable de l'association, ont été pris à parti par des fidèles musulmans, les accusant de vouloir porter préjudice à l'islam et aux musulmans en France. L'association dénommée Forsane Al-Iza (les cavaliers de la fierté) a été dissoute et des poursuites ont été engagées contre l'imam d'une mosquée à Paris qui risque d'être expulsé vers la Tunisie. Le ministre Claude Guéant a décidé de passer à l'offensive contre le fondamentalisme islamiste en France, touchant pour l'instant l'association citée plus haut et l'imam de la mosquée Tabligh à Paris. L'offensive des autorités françaises a pour but de s'opposer par la voie de la justice à n'importe quel groupe, association ou personnes susceptibles de nuire à la sérénité, la tranquillité et la sécurité du pays. Quant aux membres de l'association en question, ils sont présentés comme étant des acteurs du fondamentalisme islamiste en France prônant la violence, ce qui est contraire aux valeurs de la République. Selon un cadre du ministre de l'Intérieur, l'association Forsane El-Iza appelle à la lutte armée à travers son site internet, et l'Etat français ne pourrait pas rester les bras croisés à ce sujet. Répliquant à ces accusations, un porte-parole de Forsane El-Izza a réfuté toute dimension armée, jugeant que les propos tenus à leur encontre ne sont que de la pure calomnie et de la diffamation. Selon des informations crédibles, Mohammed Hammami, imam de la mosquée Tabligh Omar à Paris (XIe), a été informé d'une procédure d'éloignement, initiée par le ministère de l'Intérieur. Son cas sera examiné par la commission d'expulsion à Paris au courant du mois prochain. Selon l'avis de cette structure, émis le jour même ou dans un mois, un arrêté ministériel d'expulsion devrait être pris. Une mesure qui pourra alors s'appliquer sur le champ. Né en 1935 et arrivé en France dans les années 1960, Mohammed Hammami a ouvert un lieu de culte rue Jean-Pierre-Timbaud, dans le XIe arrondissement de Paris. Selon les accusations dont il fait l'objet, l'imam aurait fait des prêches virulents à caractère antisémite. Dans ses prêches, Hamami aurait également indiqué que «l'argent des fidèles ne devait pas être placé en banque, car il profite aux juifs». L'imam aurait également appelé à ce que la femme adultère soit battue à mort. L'imam tunisien avait des antécédents avec la justice française. Il était déjà impliqué dans une histoire d'agression contre des journalistes devant les portes d'un centre de formation d'imams situé au château de Grisy-Suisnes en Seine-et-Marne. Présent ce jour-là, Mohammed Hammami en était venu aux mains et avait été condamné à quatre mois de prison avec sursis. L'association Forsane El-Izza, créée en août 2010, doit être pour sa part dissoute à la suite d'une enquête la concernant. Considéré dans une note du ministère de l'Intérieur comme un «groupement de fait islamiste pro-jihadiste», le groupuscule devrait être frappé en vertu de la loi du 10 janvier 1936 par décret du président de la République, contresigné par le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur. «Les Cavaliers de la fierté» se sont fait connaître à l'occasion de quelques événements très médiatisés, précise la note en invoquant notamment une manifestation, devant le tribunal de grande instance à Limoges le 17 septembre 2010. Les membres de cette association ont également tenu plusieurs rassemblements faisant suite à des interpellations de femmes portant le voile intégral. Les services spécialisés affirment que le groupuscule propage une «théorie de promotion de la lutte armée pour des motifs religieux», prônant «l'instauration en France du califat et l'application de la charia, remettant ainsi en cause le régime démocratique et les principes fondamentaux de la République». «Dans une vidéo récente, postée sur leur site internet, le groupe légitime et encourage le «djihad» en culpabilisant les musulmans, déplore-t-on place Beauvau. Joints par téléphone, plusieurs hommes de culte avec qui nous nous sommes entretenus ont déclaré que la majorité des musulmans en France ne partagent pas l'idéologie de ce groupe, s'en lavent les mains et se démarquent de leurs méfaits.