La comédienne et dramaturge algérienne installée en France, Rayhana, a été agressé mardi soir, en plein Paris, dans le XIe arrondissement, à côté d'une mosquée radicale, à quelques minutes de son spectacle courageux Je me cache pour fumer. Un spectacle dans lequel elle dénonce le machisme au Maghreb, et évoque la situation “précaire” de la femme maghrébine. L'édition du Figaro d'hier rapporte que la comédienne a été abordée par deux inconnus qui l'ont insultée en arabe. Ils l'ont aspergée de whit-spirit et lui ont même jeté un mégot au visage. Rayhana est ensuite partie déposer une plainte dans un commissariat du quartier. Malgré ce malencontreux accident, la comédienne a tenu à jouer son spectacle. Les réactions d'indignation ont été nombreuses, rapporte la même source, notamment celle de Bertrand Delanoë, le maire de Paris, qui s'est dit “indigné par ce terrible événement qui semble trouver son origine dans le sujet même de ce spectacle”. Fadéla Amara quant à elle s'est dite “révoltée par cette agression intolérante”. Pour sa part, la société des auteurs compositeurs s'est inquiétée du fait “que la liberté d'expression soit menacée en France en 2010”. La secrétaire d'Etat à la famille, Nadine Morano, devait recevoir Rayhana hier. De son côté, le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, a fait part à la comédienne de son soutien et sa sympathie, tout en évoquant son courage. La situation est donc grave puisqu'il est question de liberté d'expression, de liberté de création. L'affaire prend donc une dimension politico-religieuse et donc l'enquête a été confiée à la section antiterroriste de la brigade criminelle. Dans une conférence de presse jeudi dernier, Rayhana a rapporté les faits à la presse, tout en déclarant qu'elle n'arrivait pas à reconnaître ses agresseurs. Le Figaro rapporte que l'agression a eu lieu dans un quartier considéré comme “une enclave islamiste par les policiers (…) officiellement, l'islam prêché dans cette mosquée est rigoureux et apolitique. Mais le mouvement Tabligh pratique un prosélytisme actif et professe un piétisme radical pouvant parfois induire la rupture avec la société occidentale.” D'autre part et depuis l'agression, Rayhana fait l'objet d'une protection policière.