Des affrontements ont opposé des centaines de manifestants aux forces anti-émeutes aux alentours du ministère de l'Intérieur. Ces violences interviennent après la mort de 76 personnes à Port-Saïd lors du match qui a opposé l'équipe locale avec El-Ahly du Caire. Après la prière du vendredi, des manifestants ont pris d'assaut les abords du siège ministère de l'Intérieur mais furent repoussés par les forces de l'ordre à coups de jets de bombes de gaz lacrymogènes. Trois personnes ont été tuées et 1 689 manifestants ont été blessés depuis deux jours, selon un communiqué du ministère de la Santé. Plusieurs éléments des forces de l'ordre ont été touchés par des jets de pierres et divers de projectiles. Plus loin du siège du ministère de l'Intérieur, des milliers de manifestants campent à la place Tahrir. Des tentes ont été placées de nouveau demandant au conseil militaire de céder le pouvoir au civil. D'autres manifestations, des blocages de routes et des violences ont gagné plusieurs villes égyptiennes où des enlèvements et des vols ont été enregistrés. C'est le cas de deux touristes américains qui furent enlevés dans la région du Sinaï par des inconnus. La démission du gouverneur de Port Saïd et du directeur de la police n'a pas calmé les esprits surchauffés des manifestants. Malgré la session extraordinaire organisée par les députés qui ont ordonné une enquête parlementaire au sujet du drame de Port Saïd, la situation est toujours explosive. Les explications du chef du gouvernement devant les élus du Parlement n'ont pas convaincu les manifestants qui exigent le départ du ministre de l'Intérieur. Les appels au calme lancés par des religieux et par le chef d'Al-Azhar n'ont pas réussi à rétablir l'ordre que ce soit au Caire où dans les autres villes. A propos du drame de Port Saïd, les autorités actuelles et certaines personnalités accusent encore une fois de plus l'ex-Président Hosni Moubarak et ses partisans. Cet état de fait arrive, alors que l'ex-Président, ses fils, la majorité des ses ex-ministres et même l'ex-parti a été dissous. Cette version a été rejetée par la majorité des Egyptiens qui parlent d'absurdité accusant les forces de sécurité et l'armée d'irresponsabilité et de négligence. Si des mesures adéquates avaient été prises par les autorités, le drame de Port Saïd aurait été évité, ont-ils indiqué. Sinon comment expliquer que le gouverneur ait accepté de domicilier un match à haut risque sans prendre les mesures de sécurité qui s'imposent, ont-ils ajouté. N'importe quel autre responsable aurait reporté à une date ultérieure le match si toutefois les conditions de sécurité ne sont pas réunies, ont également expliqué la majorité des Egyptiens. Le gouverneur avait même la possibilité de ne pas autoriser les supporters de l'équipe adverse à faire le déplacement par mesure de sécurité, selon les citoyens interrogés par les organes de presse. Selon d'autres Egyptiens, le match de Port Saïd n'est pas la seule cause de ces violences, l'insécurité et l'anarchie règnent en Egypte depuis la chute des institutions de l'Etat un certain 11 février 2011. En somme, au moment où nous mettons sous presse, les affrontements entre les manifestants et les forces de l'ordre se poursuivent toujours aux abords du ministère de l'Intérieur. Nous y reviendrons.