Après avoir joué la neutralité, la Ligue arabe cède aux pressions du Qatar et appelle ouvertement au soutien politique et financier de l'opposition syrienne. La nouvelle résolution coiffée aujourd'hui par la Ligue arabe est une «copie collée» de la requête du Qatar qui a longuement appelé à l'envoi des forces étrangères en Syrie. Ainsi, après la Tunisie, la Libye, l'Egypte et le Yémen, le Qatar ne jure que par la destruction du régime syrien et ce, par le biais de la Ligue arabe. En effet, au cours de la réunion tenue au Caire, les ministres des Affaires étrangères se sont mis d'accord pour aider l'opposition syrienne et de lui fournir toutes les formes de soutien politique et matériel, a indiqué la résolution. Au cours de la même réunion, l'Algérie et le Liban ont émis des réserves à cette résolution. La Ligue arabe qui a longtemps dissimulé ses intentions envers la Syrie a laissé tomber son masque et a appelé au soutien de l'opposition. La Ligue arabe est allée plus loin dans sa résolution et a demandé l'envoi de «casques bleus» en Syrie pour maintenir la paix. Seuls l'Algérie et le Liban ont déclaré qu'ils mettraient des réserves à cette résolution. En réaction à cette résolution, la Syrie rejette intégralement la décision prise par la Ligue arabe au Caire, a affirmé le représentant permanent de la Syrie auprès de la Ligue arabe. La Syrie a rappelé dès le début avoir affirmé n'être concernée par aucune décision prise en son absence. Dans un communiqué publié aujourd'hui, M. Ahmad a estimé que la décision du conseil ministériel arabe a reflété d'une manière claire «le rapt de l'action arabe commune et des décisions de la Ligue arabe ainsi que la falsification de la volonté arabe collective par des gouvernements arabes chapeautés par le Qatar et l'Arabie Saoudite. Selon des observateurs politiques, la Ligue arabe a laissé planer une zone d'ombre dans sa résolution sur ce qu'elle a appelé «aide matérielle». A lire entre les lignes, les membres de la Ligue arabe qui ont ordonné cette résolution voulaient «aider la rébellion en armement», ont-ils expliqué. Selon les mêmes observateurs, cette résolution est une ingérence flagrante dans les affaires d'un pays souverain, sinon comment expliquer que des parties extérieures interviennent dans un conflit purement syro-syrien, ont-ils ajouté. «Pour maintenir la paix par une mission des «casques bleus», il faudrait tout d'abord que la paix soit effective, ce qui n'est pas le cas», ont-ils conclu. Donc, en vérité, les membres de la Ligue arabe et en premier le Qatar, veulent l'envoi de l'Otan et non pas des forces pour maintenir la paix. Dans sa résolution, la Ligue arabe a demandé au Conseil de sécurité des Nations unies la formation d'une force conjointe arabo-onusienne pour mettre un terme aux violences. La Chine ne semble pas adhérée à cette résolution et a prôné lundi une solution aux violences par le dialogue et la «médiation politique, en se gardant de se prononcer en faveur d'un soutien matériel de la Ligue arabe à l'opposition syrienne ainsi qu'à la formation d'une force ONU-Arabes. «L'action de l'ONU doit permettre de réduire les tensions en Syrie, et de favoriser le dialogue politique pour résoudre les conflits», a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Liu Weimin. La Ligue arabe a annoncé dimanche qu'elle allait fournir un soutien politique et matériel à l'opposition syrienne et demander au Conseil de sécurité la formation d'une force conjointe ONU-Arabes pour mettre fin aux violences en Syrie. Mais, pourtant interrogé sur ce point, Liu Weimin a déclaré de façon sibylline : «La Chine soutiendra les actions de la communauté internationale qui sont compatibles avec les positions de la Chine». La Russie étudie la proposition de la Ligue arabe de déployer une force conjointe ONU-Arabes en Syrie, tout en jugeant qu'un cessez-le-feu est nécessaire avant l'envoi de soldats de maintien de la paix, a déclaré lundi le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov. «Nous étudions cette initiative et attendons que nos amis des pays arabes clarifient certains points», a-t-il dit, estimant que ce sera chose faite «dans les jours à venir». «Pour déployer une force de maintien de la paix, il faut l'autorisation de la partie qui la reçoit, tout d'abord. Deuxièmement, pour envoyer une mission de maintien de la paix, comme on l'appelle dans le jargon de l'ONU, il faut qu'il y ait une paix à maintenir», a jugé M. Lavrov. «En d'autres termes, il faut quelque chose qui ressemble à un cessez-le-feu», a résumé le chef de la diplomatie russe.