N'est-ce pas au nom de la démocratie que le peuple tunisien s'est soulevé ? Apparemment, le peuple est ostracisé, même s'il a manifesté contre la décision d'expulsion de l'ambassadeur syrien ; ce sont les politiques qui ont imposé leur point de vue. Sous quelle impulsion la diplomatie tunisienne agirait-elle ? Que nous révèle le journal tunisien Al-Mousawwer dans son édition du lundi 13 février 2012 ? Dans l'article intitulé «Danger : le Mossad intensifie ses activités après la révolution à Tunis, Djerba et Sousse», il est indiqué que «les services du Mossad œuvrent, en collaboration avec la CIA, pour renouveler les activités de leur réseau d'espions en Tunisie après la révolution». Informations recueillies du centre israélien Java pour les études et les recherches et selon lequel les espions du Mossad se sont répartis dans plusieurs villes tunisiennes de sorte que chaque branche est chargée d'une mission distincte de l'autre. La branche de la capitale Tunis est, semble-t-il, chargée de capter des objectifs en Algérie, celle de l'île de Djerba, située à 500 km au sud-est de la capitale, s'occupe de la Libye, et celle de la ville de Sousse, à 150 km à l'est de Tunis, s'occupe des affaires locales. En Tunisie, les espions israéliens œuvrent pour créer des réseaux terroristes et d'incitation, tout en surveillant les activités palestiniennes en Tunisie ainsi que les mouvements islamistes salafistes. Les partis de l'opposition tunisienne, hostiles au processus de paix avec Israël, sont eux aussi dans leur collimateur. Selon le journal, le Mossad est parvenu à semer la zizanie en Tunisie avant et après la «révolution» dans le but, entre autres, de torpiller toute démarche visant à instaurer des alliances stratégiques avec des parties considérées par Tel-Aviv et Washington comme étant insoumises. Il faut croire qu'il s'agit principalement de l'Iran et de la Syrie. Pour cette dernière, la mission semble réussie puisque la Tunisie a pris une décision expéditive sans respect des convenances diplomatiques. Alors que le régime tunisien était en train de tomber, le Mossad israélien a évacué une dizaine d'Israéliens qu'il a présentés comme étant des touristes, soupçonnés de faire partie de ses membres. En février, un ancien ministre de l'Intérieur tunisien, Tahar Belkhodja, a révélé c'est le Mossad qui formait la sécurité présidentielle de Ben Ali. En Avril 2011, un ancien garde du corps du président tunisien déchu a dévoilé dans une vidéo qu'il a publié après la révolution du 14 janvier que Leïla Trabelsi, épouse Ben Ali, est un agent du Mossad depuis 1990 et qu'elle est impliquée dans l'assassinat de dirigeants de l'Organisation de libération de la Palestine en Tunisie au début des années 1990. Une accusation similaire porte sur Ben Ali aussi. Puis, au mois de juin dernier, des informations diffusées sur You TÒube ont fait état de l'arrestation d'un nombre non précis de snipers membres du Mossad. Apparemment, les chemins de la démocratie et de la stabilité dans ces deux pays sont semés d'embûches, et ce ne sont pas les quelques élections organisées à la hâte qui vont leurrer leurs populations. (Suite et fin)