La conférence des «Amis de la Syrie» a débuté sous fond de tension à Tunis. Plusieurs pays dont deux grandes puissances à savoir la Russie et la Chine ont boycotté la conférence. Le Comité de la coordination pour le changement national et démocratique (CCCND), représentant la partie la plus patriotique de l'opposition intérieure, a décidé également de boycotter la réunion. Cependant et à l'appel de plusieurs partis politiques et organisations dont l'Union nationale des travailleurs tunisiens ont organisé une manifestation grandiose dénonçant un complot contre le peuple Syrien. Devant le siège où se tenait la réunion, une dizaine de manifestants brandissaient des drapeaux de l'opposition approuvant la tenue de cette conférence. Cependant et quelques mètres plus loin, des milliers de manifestants qui marchaient vers le siège de la conférence ont été bloqués par la police anti-émeute. Les organisateurs de cette manifestation accusent la Tunisie et les pays invités d'ingérence dans les affaires intérieures de la Syrie. Les participants à la conférence demandent aux autorités syriennes un accès humanitaire immédiat à plusieurs villes et zones assiégées. Les ministres des Affaires étrangères d'une cinquantaine de pays participent dans la capitale tunisienne à cette première réunion internationale visant à trouver selon eux, une solution à la crise syrienne qui dure depuis près d'un an. Dans un projet de communiqué final, les participants à la réunion demandent de pouvoir accéder aux villes de Homs, Deraa, Zabadani et aux «autres zones assiégées» et appellent à «un arrêt immédiat de toute violence». Ils promettent en outre la fourniture dans un délai de 48 heures de l'assistance humanitaire nécessaire si la Syrie «cesse ses assauts contre les civils et autorise un accès». L'émissaire de l'ONU pour les questions humanitaires, Valérie Amos, doit participer à cette rencontre ainsi que les représentants du Comité international de la Croix-Rouge. Le CICR a indiqué à Genève ne pas avoir reçu de réponse à sa demande de trêve adressée aux autorités syriennes pour permettre l'acheminement d'une aide et l'évacuation des blessés. Le projet de communiqué ne fait toutefois pas mention d'une intervention militaire étrangère qui aurait rappelé la stratégie employée par l'Otan en Libye, il y a un an. Le projet ne reconnaît pas non plus le Conseil national syrien (CNS) comme le seul représentant légitime du peuple syrien mais comme «un représentant légitime des Syriens cherchant un changement démocratique pacifique». Le groupe se dit prêt à «renforcer son engagement» auprès de l'opposition syrienne tout en prônant la création d'un mécanisme capable de coordonner l'action des différentes factions. Il réclame l'établissement d'une série de principes qui pourraient servir de base à un futur gouvernement syrien. Le président de la commission des Affaires étrangères au conseil de la Douma russe, Alexeï Poushkov, a estimé que le soi-disant groupe d'amis de la Syrie, réuni aujourd'hui en Tunisie, n'était qu'un ennemi pour le peuple syrien. Dans une conférence de presse tenue à Moscou, Poushkov a souligné que ce groupe était les amis de l'opposition syrienne uniquement et non pas de la Syrie. Il a mis en garde contre les répercussions du scénario, adopté par l'Occident et la Ligue arabe, sur la situation en Syrie, clarifiant qu'un tel plan pourrait mener à une guerre civile dans le pays. Poushkov a fait noter que le conseil d'Istanbul jouissait seulement du soutien de l'Occident parce que ses membres vivent à l'étranger, loin de leur peuple. Il a, par ailleurs, mis en garde contre la proposition occidentale d'établir des corridors humanitaires.