Le groupe gitan Dhabi qui compte des musiciens du Tchad et de l'Inde a assuré jeudi à Alger le spectacle de clôture du second cycle musical de l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC). Un public nombreux s'est déplacé à la salle Ibn Zeydoun à Ryadh El-Feth pour assister à un spectacle de musique et de danse, issu de la rencontre entre l'Inde et l'Afrique. Le spectacle commence par une introduction vocale interprétée par les dix membres du groupe avant que les musiciens tchadiens ne quittent la scène pour laisser les gitans de l'Inde s'exprimer. Accompagné de tabla (percussions), harmonium (l'équivalent de l'accordéon) et crotales (castagnettes), les voix du groupe venu du Rajasthan ressemble beaucoup au timbre vocal des gitans d'Europe. Une danseuse indienne a aussi fait une apparition sur scène suscitant l'admiration du public. En seconde partie du spectacle, les cinq musiciens tchadiens ont interprété quelques titres de musique africaine a capella, comme une chorale tout droit sortie de l'Afrique profonde. Sur une rythmique africaine tenue par une batterie et une calebasse, la partie tchadienne du groupe Dhabi a joué une musique folk africaine pour accompagner leur poésie. Pour clore le spectacle, le groupe au complet monte sur scène et invite Hocine Boukella (Cheikh sidi bémol) à les rejoindre pour une petite improvisation. Boukella avait animé la veille un concert musical inédit, fusionnant entre la musique amazigh, tzigane et le swing jazz. Ce cycle «Gitans, origines» a aussi connu la participation du groupe Gypsy Connexion fusion entre les artistes gitans du Rajasthan (Inde) et des virtuoses du flamenco Calle Cerezo. Avec ce cycle, l'Aarc a réussi à retracer l'espace de trois soirées le grand voyage de la musique gitane d'Inde jusqu'en Andalousie. Ce cycle entre dans son programme pour le premier semestre 2012, sous le thème général «Des racines et des airs» et donne rendez-vous aux mélomanes à partir du 18 avril pour un troisième cycle : «Jazz d'ailleurs».