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Le procureur général requiert dix années contre des kidnappeurs
Publié dans La Nouvelle République le 28 - 02 - 2012

Siégeant en sa session criminelle, la cour d'assises d'Annaba a eu à traiter une mystérieuse affaire de kidnapping digne d'un film policier américain dans laquelle deux policiers étaient des auteurs d'une scène criminelle.
Le juge Mamene Brahim, avec sa grande sagesse et son savoir juridique, a su éclairer plusieurs zones d'ombre dans le scénario en question. L'arrêt de renvoi de la chambre d'accusation révélait que, durant une ronde nocturne effectuée par la police dans la nuit du 3/7/2011, les services de sécurité avaient été informé par un certain Chraït Islam du kidnapping de son ami Bousaïd Lamine. Les faits se sont déroulés à quelques mètres du consulat général de Tunis à Annaba lorsque les présumés auteurs, notamment Charfi Walid, policier de son état à Alger et résidant à Annaba, son voisin Zalani Toufik, policier aussi de profession, Guarss Saïfeddine et Khaloufi Chamseddine avaient, avec leurs armes de service, agressé le dénommé Lamine en le mettant avec force dans la malle de leur véhicule de marque Symbole. Les informations judiciaires indiquent qu'une fois avisés, les policiers ont pris en chasse la voiture suspecte et, en tirant des coups de sommations, ils avaient neutralisé les mis en cause au niveau de la cité de Belvédère. L'intervention musclée des forces de l'ordre avait permis au moment propice la délivrance de la victime des griffes des malfaiteurs en le faisant sortir du coffre du véhicule morte de peur, nous a-t-on indiqué. Un pistolet de calibre 9 millimètre fut découvert sur le siège arrière de la voiture à bord de laquelle se trouvaient les quatre personnes. Lors de l'enquête de la police judiciaire, la victime a déclaré avoir une relation amoureuse depuis trois années avec Sabrina, une parente de l'un des accusés. Celle-ci raconta toute l'histoire à sa tante qui à son tour demanda à son fils Walid de rencontrer la victime pour lui dire arrêter de la voir et de l'importuner au téléphone. C'est en effet de là que le policier contacta Lamine pour le rencontrer à l'endroit du drame, révèle-t-on. Vers 10h du soir au lieudit Gasiot, la bande agressa la victime avant de l'emmener dans leur véhicule. L'affaire fut jugée selon les lois 291, 137 ,179 et 199 du code pénal relatives au kidnapping. Durant le procès, le juge a tenté d'éclaircir les faits qui avaient eu lieu. Appelés à la barre, les détenus passèrent un par un et chacun donna une nouvelle version d'affaire tout en niant en bloc l'acte d'agression et de kidnapping. Le principal accusé a déclaré qu'il a été agressé par la victime et ses compagnons et qu'il n'avait menacé personne avec son arme de service. Le juge a corrigé toutes les scènes relatées par les accusés pour notamment se défendre sans accepter le moindre mensonge d'eux : «Arrêtez, Messieurs, de prendre la justice comme ignorante. Il y a dans ce dossier toutes les preuves contre vous et nous avons étudié plus d'une fois votre affaire alors ne me dites pas n'importe quoi !» Durant l'audience , il a été remarqué l'absence majeure d'un témoin oculaire et surtout de la victime qui est un élément important dans toute cette affaire. Lors de son réquisitoire, le représentant du ministère public a démontré les étapes correctes de la scène du drame mettant en cause toute la bande, exigeant ainsi une peine de dix ans contre eux. Les avocats, qui étaient nombreux, ont axé leurs plaidoiries sur le grand doute qui pèse dans le témoignage du témoin et les propos fictifs de la victime dans le but de voir les quatre personnes en prison. Après les délibérations du jury, Charfi walid a été condamné à deux années de prison et ses trois complices à une année seulement. Kidnapping d'enfant à Annaba De nos jours, le phénomène du kidnapping est devenu monnaie courante dans la ville de Annaba et ses environs et la population annabie vit actuellement dans une immense peur et inquiétude, surtout les familles ayant des enfants en bas âge. Selon les récentes informations, au lieu dit Kharaza, un petit enfant de 5 ans a été enlevé vers la fin du mois de février 2012. Sa mère l'avait envoyé acheter des produits chez l'épicier du quartier. La victime a été kidnappée dans des circonstances toujours inconnues. Ses parents avaient signalé sa disparition depuis déjà un bon moment mais les recherches entamées pour trouver sa piste restaient sans résultat. C'était, nous informent des sources policières, le troisième enlèvement d'enfants commis au chef-lieu de la wilaya de Annaba après celui d'une petite fillette enlevée tout près de son école dans la même localité. Les services de sécurité avaient lancé des investigations dans le but de démanteler le réseau qui active dans cette dangereuse filière du nouveau banditisme à l'est algérien. Il y a aussi le cas du dénommé Aïssa H., originaire de Annaba, dont ses deux fils âgés de 5 et 6 ans ont été enlevés par leur mère de nationalité tunisienne. Le pauvre bonhomme se rendit en Tunisie pour déposer une plainte contre son ex-épouse qui avait su ficeler un dossier contre lui au niveau de la justice tunisienne, qui prononça alors à l'encontre de la victime un versement d'une pension alimentaire de 400 dinars tunisiens pour qu'il puisse voir seulement ses deux enfants. Le pauvre homme ne sait désormais plus quoi faire. Autre fait dramatique, celui d'une famille aisée habitant la ville de Annaba dont le fils, âgé de 11 ans, avait échappé miraculeusement à une tentative de kidnapping en plein jour au centre-ville à proximité de la salle du cinéma Ifriqya. La victime, dont le père qui est connu dans le milieu des affaires car étant un riche entrepreneur, a été accosté à la sortie de l'école par quatre malfaiteurs armés de couteaux qui étaient à bord d'une voiture. Ces derniers voulaient enlever cet enfant pour demander, selon l'enquête préliminaire, une rançon à son père. Le petit garçon, accompagné par son camarade de classe, en voyant ses ravisseurs qui voulaient l'attraper, n'avait même pas réfléchi et traversa la route pour se sauver. Malheureusement, il a été renversé par un véhicule lui occasionnant de graves blessures aux jambes. Les kidnappeurs avaient illico presto pris la fuite. Les éléments du 7e arrondissement avaient aussitôt déclenché une enquête pour trouver la piste des présumés auteurs. Autre cas, celui d'un ancien pigiste d'un quotidien national qui a été licencié suite aux chantages qu'il faisait aux gens, un vrai arnaqueur. L'homme en question avait exécuté son propre kidnapping le 23 septembre 2003 dans le but d'avoir un titre dans les annales de la presse et surtout pour ne pas se présenter à son procès au tribunal correctionnel. Son affaire a été démasquée par les services de police de la wilaya de Annaba qui avaient conclu dans leur enquête que, suite à une plainte de l'ex-wali, M. Mellizi Tahar, pour faux et usage de faux d'un diplôme de magister falsifié déposé par l'accusé pour obtenir un agrément d'une école de formation de correspondants. Son faux kidnapping s'est déroulé d'après ces témoignages sur le cours de la Révolution et sans le moindre témoin, ce qui est vraiment étrange, le centre-ville grouillant de monde jour et nuit. Ce faux scénario a été créé de toutes pièces afin d'éviter son procès le 24 septembre. L'opinion publique s'interroge toujours sur le sort de cette affaire de faux et usage de faux classé dans les annales judiciaires qui notamment demeure pendante et non encore élucidée par les enquêteurs chargés du dossier. Affaire à suivre, donc.

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