Michel Platini a-t-il eu raison en instaurant la formule du fair-play financier qu'il avait initié en 2010 puis approuvé par la majorité des membres de l'UEFA ? Tout semble lui donner raison, si l'on se réfère au contenu du dernier rapport d'activité des 734 clubs européens de la première division. Il fait ressortir un défit jamais imaginé. Les pertes cumulées, qui étaient de 1,2 milliard d'euros en 2009, ont atteint en 2010, 1,6 milliard d'euros, soit une augmentation de 33%. Les clubs dépensent plus qu'ils ne gagnent, dénonce ce même rapport. Un constat qui fait bouger les gestionnaires des clubs et les invite à beaucoup plus de retenue dans les dépenses. C'est dire que cette formule va dans le sens d'une réelle prise de conscience et qu'elle constituerait l'amorce d'une solution. «Il n'est dès lors pas étonnant que les revenus des clubs soient en grande partie absorbés par les salaires des joueurs, dont les stratégies financières varient énormément entre les clubs. Ce robinet, oublié par ces clubs dans le cadre des transferts serait la conséquence de ces fortes dépenses. A titre indicatif, «quand bien même le marché des transferts a subi en 2010 un ralentissement significatif, et malgré des recettes cumulées de 12,8 milliards d'euros (+6,6%), les dépenses des clubs se sont élevées à 14,4 milliards d'euros, dont 64% sont consacrés à la seule masse salariale (joueurs, staffs techniques, personnel)», souligne le rapport. Pour ce faire, une idée de cette envolée de dépenses, on a sélectionné six clubs pas des moindres, les plus endettés. A commencer par Manchester United qui présente un endettement de 816 millions d'euros suivi de Chelsea de 789 millions d'euros accompagné en troisième place par Valence avec 570 millions d'euros. Liverpool n'arrive pas à effacer son ardoise estimée à 400 millions d'euros mais pas moins que le Real de Madrid avec 337 millions d'euros et Barelone ferme la sixième place avec 311 millions d'euros. Ces chiffres ne chiffonnent pas pour autant la Fédération européenne, sauf qu'ils interviennent à un moment où la crise économique mondiale bouscule les programmes et froissent un tant soit peu les objectifs. A un an de la mise en application de cette formule magique (fair-play financier), les clubs seront avertis, ils doivent resserrer la ceinture et éviter de dépenser plus d'argent qu'ils n'en gagnent : «Ceux qui sont concernés par cette mesure - autrement dit ceux qui ont des revenus supérieurs à 5 millions d'euros - vont devoir réduire leur train de vie s'ils veulent parvenir à l'équilibre financier et éviter d'être sanctionnés dès la saison 2013-2014, avec le risque d'être exclus des compétitions européennes l'année suivante», confie le rapporteur. Une alerte dans les clubs est enregistrée. Aucun club ne doit accuser un déficit supérieur à 5 millions d'euros par saison. Mais selon les analyses, on signale que de 2013 à 2015, «les pertes cumulées pourront atteindre 45 millions d'euros, et 30 millions d'euros pour la période 2015-2018. Les dépassements ne seront tolérés que s'ils sont «entièrement couverts par des contributions d'actionnaires et/ou de parties liées». L'UEFA entend s'assurer le soutien de l'Union européenne, car certains clubs sanctionnés pourraient saisir la justice civile. Enfin un des rapports déjà exploité étale au grand jour les sept signes de détresse financière. La brochette de question commence par chercher à comprendre : «Comment rendre les comparaisons pertinentes malgré les disparités financières entre les clubs ? Quel est le montant des revenus déclarés par les clubs européens l'année dernière ? Quelle est l'évolution observée d'une année à l'autre en matière de revenus ? Comment les niveaux de revenus varient-ils entre les premières divisions européennes ? Quelles sont les différences de revenus entre les premières divisions européennes ? Comment les plus grands clubs sont-ils répartis sur l'ensemble du territoire européen ? Les ressources consacrées aux joueurs dans les plus grands clubs sont-elles équilibrées ? Quelles sont les principales sources de revenus pour les clubs et comment varient-elles ? Quels sont les principaux contrats TV nationaux en place actuellement et quelles sont les dernières tendances en la matière ? Quel est le lien entre les ressources financières et la réussite sportive aux niveaux national et européen ? Un aperçu pour ceux qui veulent comprendre ce qui caractérise le fonctionnement d'un club.