Intervenant, hier, à la salle de conférences de l'APW de Tissemsilt lors de la journée d'information sur la rencontre avec les porteurs de projets en partenariat, le directeur général de l'Agence nationale de développement de l'investissement (ANDI), Abdelkrim Mansouri, a longuement parlé des conditions de l'investissement en Algérie et l'environnement dans lequel sont menés les projets de développement. L'objectif de ce séminaire ayant regroupé de nombreux promoteurs de projets consiste, notamment, à expliquer la portée du partenariat et ce qui est en train de se faire. «En 2011 et 2012, il y avait la campagne de vulgarisation du concept de partenariat en expliquant les offres à l'adresse des investisseurs nationaux et étrangers. Il ne s'agit pas d'un partenariat commercial et temporel, mais d'un développement durable de toutes les sociétés de droit algérien à capitaux nationaux et étrangers», a-t-il souligné. Cette force de proposition commentée par ce responsable de l'ANDI montre, selon lui, que «cette entité n'a pas de monopole de développement de l'investissement et des PME, alors que les organismes et institutions nationales peuvent aider à monter des projets de partenariat. Cependant, il est impérieux de respecter les règles de transparence et de confidentialité à mettre à la disposition des investisseurs». «L'importance de ces dispositions dénote de la volonté des pouvoirs publics à prendre en charge les préoccupations et attentes des investisseurs, inhérentes notamment au foncier, aux conditions de concession des terrains, et au financement de la création d'entreprises publiques hypothécaires en soutien aux PME», a-t-il ajouté. Le DG de l'ANDI a évoqué, dans le même contexte, la création de 39 zones industrielles dans 33 wilayas du pays, l'institution de 48 fonds d'investissement de wilaya, en plus de la mise en place d'un mécanisme de garantie des crédits aux PME. Il a, en outre, rappelé la tenue en juin dernier d'une tripartite qui avait mis l'accent sur l'assouplissement des procédures administratives et sur les avantages fiscaux en faveur des promoteurs et investisseurs. Des communications sur la contribution de l'Etat au régime de développement spécial Sud et Hauts-Plateaux, ainsi que sur les wilayas ciblées par les mesures de soutien à l'investissement, ont été animées, lors de cette journée, par les représentants d'institutions concernées par l'investissement. La rencontre a regroupé des investisseurs, des opérateurs, des jeunes porteurs de projets ainsi que les présidents des Assemblées populaires communales (APC) de la wilaya de Tissemsilt. Le principe de partenariat commun est en vigueur «Nous sommes prêts pour permettre aux investisseurs étrangers de rencontrer leurs homologues algériens, mais il convient d'éviter de recourir aux délégations d'hommes d'affaires et investisseurs étrangers qui veulent créer des sociétés familiales pas très ouvertes à l'investissement en Algérie», a-t-il précisé. Néanmoins, il précise que l'objectif du partenariat signifie que chacun doit trouver son compte et l'investisseur étranger peut gagner de l'argent, bien entendu, et contribuer au développement économique du pays. De même pour les investisseurs algériens qui veillent au retour de capital de leurs projets, car le partenaire doit préserver ses intérêts. Toutefois, il y a un troisième partenaire, à savoir l'économie nationale. Quand le bâtiment, va tout va L'important dans la stratégie nationale de partenariat vise, notamment, la sauvegarde de l'économie nationale et de la production locale, et non seulement pour le plaisir d'investir, affirme encore Mansouri, estimant que l'essentiel c'est d'améliorer les conditions de vie des citoyens algériens sachant que le taux de chômage est de 10%. «A travers ces actions de promotion des investissements, la politique menée vise à réduire la facture d'importation évaluée à 38 milliards de dollars, alors que la mono exportation d'hydrocarbures doit s'accompagner de la diversification des exportations : voilà les objectifs stratégiques de l'Etat et il faut encourager et inciter les gens à recourir aux investissements locaux», a-t-il poursuivi. Prônant l'efficacité dans le pilotage des projets structurants et rentables, le conférencier a mis en exergue la finalité de tout projet expliquant que «le projet doit créer rapidement des emplois et des richesses dans la mesure où les opportunités d'investissement sont disponibles ; il suffit donc de consulter les bases de données». A titre d'exemple, il cite trois importantes entreprises algériennes qui importent pour 10 milliards de dollars par an de pièces détachées, alors que n'importe quelle micro-entreprise algérienne est capable de produire localement. Relatant les potentialités nationales en matière d'entreprenariat et de coopération multilatérale et polyvalente, Mansouri dira que «le programme quinquennal de développement économique 2010-2014 englobe l'implication de l'ensemble des secteurs d'activité de l'économie nationale, en ce sens que le secteur de l'habitat prévoyant la construction de 2 millions de logements fait appel à l'ensemble des métiers, tels que la menuiserie, la construction métallique, les besoins du marché en fenêtres, robinetterie, tuyauterie, l'industrie du plâtre, la peinture…». En filigrane, il veut signifier que «lorsque le bâtiment va, tout va». En outre, le DG de l'ANDI a stigmatisé les entraves administratives dans la gestion des projets en déclarant qu'«il faut veiller à lutter contre la bureaucratie, sachant que les gens produisent les mêmes documents. Les bureaux de guichet unique à travers le territoire national et les centres de facilitation doivent encourager la création d'entreprises». Les guichets uniques décentralisés par L'ANDI Les intervenants ont axé leurs communications sur les guichets uniques comme étant un instrument de facilitation dans les procédures et opérations de création d'entreprises, d'investissements, ainsi que l'état des lieux de celles-ci, les acteurs et les étapes dans ce processus de dynamisation et de généralisation de l'utilisation des guichets uniques décentralisés, la méthodologie et les objectifs assignés à cette opération d'interconnexion des guichets uniques et les aspects administratifs qui en découlent. Les conclusions du rapport Doing Business pour 2010 en Algérie ont été largement passées en revue par les conférenciers : le rôle et la mission des représentants des institutions et administrations (intérieur, impôts, douanes, domaines, environnement, urbanisme, CNRC, CNAS, CASNOS et ANEM) ; autant de points ayant marqué la séance des débats qui a suivi ces interventions.