Cela fait six mois exactement que les éléments de la gendarmerie de la wilaya d'El-Tarf ont réussi, grâce à des renseignements fiables, à neutraliser un vaste réseau de trafiquants de corail qui opérait à Ben-M'hidi et Oued Bettah, localités frontalières de la Tunisie. L'opération, qui a été menée le mois d'août 2011 d'une main de maître par le commandement de l'état major de la gendarmerie d'Annaba, a nécessité trois jours d'investigations. Elle s'est soldée par une importante saisie de 100 kg de corail rouge, 30 combinaisons de plongée sous-marine, 10 embarcations bien équipées pour ce fructueux trafic ainsi que de bouteilles d'oxygène. La valeur de cette grosse prise est estimée à 10 milliards de centimes, a-t-on appris auprès de ces services. Une nouvelle descente dans le milieu des trafiquants de corail a eu lieu le 22 mars 2012 quand les éléments de la police, sous les ordres du chef de la Sûreté, Drai Abdelkrim, un policier de terrain ayant déjà traité des affaires criminelles complexes à Annaba, avaient suivi une fiable piste suite à des renseignements fournis par des citoyens faisant état d'un vaste trafic de corail. Lors d'une perquisition effectuée à l'intérieur d'une maison située dans la localité Lahdada, à Oum Tboul, relevant du chef-lieu de la wilaya d'El Tarf, les enquêteurs ont découvert 100 kg de corail d'une valeur de 1,5 milliard de centimes, la marchandise était dans des cartons, prête à être acheminée vers la frontière tunisienne, informe-t-on. Le chef de la bande, qui était en possession d'un fusil de chasse et de cartouches d'un calibre de 12 mm, et deux de ses complices ont été arrêtés lors de cette opération policière. A ce propos, il faut savoir que selon toute vraisemblance, la mer d'El Kala renferme d'importants gisements de corail. Selon les indications de la Direction de la pêche de la wilaya d'El Tarf, l'extraction de corail remonte au début de l'année 1970 jusqu'au mois d'octobre 2000 où elle a été officiellement interdite par le gouvernement algérien. En tout état de cause, le corail au large d'El Kala a subi une exploitation réellement forcenée de plusieurs amateurs aveuglés par le gain rapide et facile, en étroite collaboration avec des pécheurs étrangers, à savoir Tunisiens et Italiens exerçant clandestinement sur les côtes algériennes. Devant cet état de fait, la garde côtière a été renforcée ces dernières années pour protéger cette grande richesse naturelles de ces redoutables exploitants décidés à aller jusqu'au bout de leur trafic. C'est ainsi que de nombreuses arrestations ont eu lieu durant ces derniers mois dans ce vaste littoral et grâce à la vigilance des brigades de la Gendarmerie nationale de la wilaya d'El Tarf, de Ben M'hidi et de Berrihane. Toujours dans la journée du 22 mars et par un heureux hasard grâce à un barrage dressé par la gendarmerie sur la RN 44, les gendarmes avaient neutralisé un véhicule à bord duquel trois trafiquants de la région ouest d'El Kala étaient en possession d'un GPS, une balance électronique et des couteaux. Une minutieuse fouille fut illico presto faite à l'intérieur de la voiture qui avait permis la découverte de 3,5 kg de corail bien dissimulés. Les malfaiteurs avaient été arrêtés sur place pour être embarqués. En effet, le commerce juteux de corail continue à être expédié vers l'Europe par des réseaux maffieux spécialisés dans le domaine. Dans ce chapitre, il est à rappeler qu'au début du mois de mars 2010, un contrebandier d'origine italienne, connu sous le sobriquet de Salvador, âgé de 53 ans, avait été arrêté par les services de sécurité en possession d'une valise contenant 45 kg de corail brut qu'il apprêtait à faire sortir illégalement du pays par la frontière tunisienne. C'était la nuit que les policiers ont reçu l'information faisant état de passeurs en activité dans la région d'El Kala. Arrivés dans la zone indiquée, les éléments de la police ont appréhendé l'homme suspect qui était en contact avec des trafiquants de corail. Les enquêteurs avaient indiqué que le mis en cause fut présenté devant la justice pour être mis derrière les barreaux. Le mois suivant, en avril 2010, munie d'un mandat de perquisition, la police judiciaire de la daïra d'El Kala découvert dans une maison isolée, située pas loin du lac Tonga, 3 kg de corail soigneusement dissimulés dans un sachet en plastique. Le mis en cause, un K. A., 35 ans, a été arrêté et aussitôt puis déféré devant le parquet d'El Kala pour trafic de corail.