L'annonce a surpris plus d'un lors d'une conférence de presse qu'a donné hier, à l'hôtel Essafir, le chef de file du Front pour le changement (FC). En effet, Menacera s'enorgueillit du soutien des «salafistes» algériens et va plus loin encore en annonçant, sans la moindre gêne, que des militants de l'ex-FIS sont candidats sur les listes de son parti. «On accepte tous les Algériens qui veulent le changement pour ce pays. Il n'y a pas de mal à ce qu'ils (les militants du FIS dissous, ndlr) rejoignent notre formation, puisqu'ils jouissent de tous leurs droits civiques», a-t-il soutenu. Menacera dit être fier du soutien des salafistes, en précisant qu'il n'y a aucune contre-partie. «Ce sont des figures connues de la scène politiques qui ont été séduits par notre programme», a-t-il lancé fièrement, en ajoutant : «Nous avons besoin du soutien de toutes les mouvances implantées dans notre société.» Par ailleurs, il a réitéré ces avertissements au cas ou il y aurait fraude au prochain scrutin du 10 mai, en affichant son mécontentement quant à, la non-prise en compte du rôle de la Commission de surveillance des législatives par le ministère de l'Intérieur et les contraintes mises en place par ce dernier, qui, selon lui, encouragent la fraude. «Nous attendons toujours la liste des électeurs sujet au doute qui comprend un surplus de trois à cinq millions de personnes», a-t-il avancé en décrivant l'instruction du ministère de l'Intérieur qui refuse le bulletin unique par une «instruction bidon». «Ceci nous prouve que la possibilité de la fraude existe», a t-il clamé. Répondant aux dernières déclarations d'un des dirigeants de l'ex-FIS, qui a appelé au boycott des législatives, Menacera a estimé que le boycott ne résoudra pas les problèmes et ne fera pas «tomber le pouvoir» actuel. Cette conférence a été l'occasion pour le chef du FC de présenter son programme électoral et donner une idée sur les listes de candidature de son parti. Menacera a annoncé que son parti est candidat dans toutes les wilayas du pays, mais uniquement dans le Nord de la France en ce qui concerne la communauté algérienne à l'étranger, attribuant ce désagrément au manque de temps. Il a expliqué que l'opération de candidature s'est déroulée de manière consultative et démocratique, sous la direction du conseil consultatif national. «Nous n'avons pas vécu de secousses ou de démission comme cela a été le cas dans d'autres partis», a t-il affirmé. Selon le conférencier, les caractéristiques des listes du parti sont à 90% compétitives, populaires et établies par la base militante. Le nombre total des candidats est de quatre cent cinquante-six avec cent quarante-six suppléants. Pour ce qui est de la femme, elle a obtenu un taux de 32% dans les listes principales, mais pas tête de liste. Selon lui, elle a obtenu la deuxième place dans onze wilayas, troisième dans vingt-quatre wilayas et quatrième dans neuf wilayas. Il a ajouté, entre autres, la candidature de six députés actuels, entre vingt et deux parmi quarante du précédent mandat. Pour ce qui est du programme électoral, le président du FC a expliqué que son élaboration a été sur la base de trois cent soixante-cinq idées, avec comme priorité la liberté, la justice, le savoir, le développement et la santé.