La course vers les législatives du 10 mai prochain crée une effervescence incommensurable sur la scène politique et suscite des remous au sein des partis politiques. Entre exclus, recours, démission collective, c'est la débandade au sein de certains partis à la veille du rendez-vous électoral. Le FFS, le FNA, le RND, le PT et le FLN, pour ne citer que ceux-là, vivent des tensions permanentes à cause des listes de candidature qui n'ont pas fait que des heureux ; bien au contraire, de nombreux cadres militants de ces partis ont été déçus par le choix des commissions nationales chargées de la validation des listes. Ces dernières sont loin de faire l'unanimité surtout dans les régions où il y a une forte concentration de ces partis. C'est le cas du vieux parti de l'opposition, le Front des forces socialistes qui a décidé d'aller aux élections après dix années de boycott – il sera présent dans trente wilayas –, et qui a eu du mal à confectionner ses listes, notamment dans les wilayas où il est bien ancré : Béjaïa, Bouira et Tizi Ouzou, et où la bataille pour être tête de liste a fait rage. Au Front national algérien (FNA), la confection des listes de candidature a provoqué un grand mécontentement dans les rangs de ses militants. De nombreuses démissions ont été enregistrées au sein de ce parti, notamment à l'ouest du pays, dénonçant entre autres l'abus de pouvoir exercé par le chef du parti, M. Touati. Certains démissionnaires ont rejoint les partis MAJD de feu Kasdi Merbah et du FND de Sassi Mabrouk. D'autres militants, de l'Est cette fois, menacent de rejoindre le MPA de Amara Benyounès. Ajoutant à cela la guerre fratricide qui oppose le leader du parti à son frère, Messaoud Touati, premier responsable du bureau de la capitale. Les deux veulent s'imposer en tête de liste. Le Rassemblement national démocratique (RND) n'est pas en reste, la confection des listes de candidature a fait sortir les militants RND de leurs gonds. C'est le cas de la SG de l'UNFA, Nouria Hafsi, qui a dévoilé à la presse qu'un mouvement de redressements sera lancé juste après les élections, à cause de la gestion dictatoriale du chef du parti, M. Ouyahia, le qualifiant de «despote» et affirmant qu'il a écarté tous les membres fondateurs. Selon elle, les listes de candidature ont été confectionnées sans la consultation de la base militante. L'opposition grandit de jour en jour au sein du RND, chose dont le parti aurait pu en faire l'économie à l'approche des élections. Au Parti des travailleurs de Louisa Hanoune, l'élaboration des listes de candidature ne satisfait pas tous les militants de ce parti. Ce qui a donné naissance à une vague de mécontentement et de démissions en cascade, notamment à l'est du pays où le parti vit un vrai malaise. La principale cause de ce remous est la proposition de syndicalistes de l'UGTA pour conduire les listes du PT, alors qu'un bon nombre de militants du parti ont été écartés. Rien ne va plus également dans l'ex-parti unique, le Front de libération nationale où une vague de contestations apparaît au lendemain de la publication des listes de candidature. Très affaibli par la guéguerre qui l'oppose au mouvement des redresseurs, Belkhadem rajoute au mécontentement des militants de son parti, des choix largement contestées dans plusieurs wilayas du pays. L'écartement des redresseurs de têtes de liste n'exclut pas l'éventualité de conduire des listes indépendantes par ces derniers. Quant aux exclus, ils brandissent la menace de manifester. Ce qui se trame à l'intérieur des partis politiques algériens fait vraiment peur, il n'augure rien de bon et ne rassure pas quant au devenir du peuple, ce qui nous amène à nous demander comment pourront-ils gérer tout un pays s'ils n'arrivent pas se gérer eux-mêmes ?