Le plus vieux parti politique algérien n'arrête pas de faire parler de lui. Avec l'approche des législatives du 10 mai, rien ne va au sein du FLN. A la vague de contestation de nombreux militants à propos de la confection des listes de candidature, s'ajoute le retour du mouvement de redressement, à sa tête Saleh Goudjil, à la contestation. Après s'être mis d'accord, il y a quelques semaines, pour enterrer la hache de guerre, en vue d'un dialogue pour avoir toutes les chances de réussir au prochain scrutin, le chef de file du mouvement des redresseurs avait déclaré, il y a quelques jours, la séparation définitive du mouvement du FLN, en accusant Abdelaziz Belkhadem de vouloir «détruire» le parti. Selon lui, Belkhadem n'avait pas l'intention de mettre fin aux remous qui secouent le parti depuis des mois et que l'appel pour des listes communes n'était qu'une ruse pour gagner du temps afin de confectionner ses propres listes et, par conséquent, en écarter les redresseurs. Ces derniers ont décidés de participer aux élections, en se présentant avec vingt listes de candidature. Personne ne sait vraiment ce qui se passe dans la tête du leader du FLN, qui n'a fait qu'exciter la colère de ses militants après la publication des listes de candidature, et provoquer les redresseurs. Cette crise semble s'accentuer, notamment après l'appel de Boudjemaâ Haïchour, membre du comité central, aux militants du parti à voter contre les listes FLN aux prochaines législatives car, explique-t-il dans une déclaration, rendue publique, elles ne répondent pas aux convictions politiques des militants. Cet ancien ministre ne s'est pas gêné de critiquer sévèrement la gestion «chaotique» de Belkhadem, la décrivant de «gestion aux conséquences désastreuse», et l'accusant de mettre l'avenir du parti en péril. Haïchour est allé plus loin en demandant l'organisation d'un congrès extraordinaire pour le retrait de confiance de Belkhadem, pour, a-t-il souligné, son incapacité politique et sa docilité à satisfaire les désirs d'une certaine «régence», en exprimant son refus catégorique pour la candidature de Belkhadem aux présidentielles de 2014, au nom du FLN, le qualifiant d'«inapte» à diriger une nation. Le FLN est à un tournant très important de son existence sur la scène politique. Belkhadem est dans une position que personne ne lui envie, résistera-t-il à cette crise ? La voix de la contestation l'emportera-t-elle ? L'avenir nous le dira !