Le chef du bureau de la Nouvelle République accrédité dans la wilaya de Mascara a été auditionné, en ce dimanche 1er avril par le juge d'instruction de la chambre numéro 1, élisant bureau au niveau du tribunal du chef-lieu de wilaya pour un article jugé diffamatoire par la directrice des impôts de la wilaya de Mascara. L'article paru en date du 20 décembre 2011 sous le titre «Un conseil d'Etat, pourquoi faire ?», où il était matière de la non-exécution des décisions de justice du conseil d'Etat, par la directrice des impôts. Un acte d'ailleurs réprimé et puni de six mois à trois ans d'emprisonnement et d'une amende de 20 000 à 100 000 DA qui volontairement refuse ou entrave les exécutions de justice. Nous avons pour souvenance, qu'en 2008, précisément le 30 octobre, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a mis en garde les autorités qui refusent de se plier à la loi. «Ceux qui refusent d'exécuter les décisions de justice seront dorénavant poursuivis», dira le premier magistrat du pays. Quatre années après, c'est-à-dire depuis ce fameux discours, c'est le néant. Le chef de bureau LNR, pour avoir dénoncé les abus sur ces dérives des non-exécutions de justice au niveau de la wilaya de Mascara, et dont le président de la République a énormément pointé du doigt ces irascibles fonctionnaires où la souveraineté de la loi doit être au-dessus de tout le monde, se sont avérés tartufes. Dénoncer les violations du principe de l'Etat de droit qui ne sont pas favorables aux justiciables, à l'exemple du cas de l'inspecteur principal des impôts dégradé et humilié par une administration disproportionnée, se retrouve à la fois juge et partie. Ce bref rappel s'impose pour mieux appréhender ce qui se passe dans l'Algérie profonde, loin des rédactions nationales, loin des organisations des défenses des droits de l'Homme, loin des syndicats où le journaliste et autres correspondants de presse sont constamment mis à rude épreuve par des potentats locaux et autres grosses patates qui roulent pour des cercles restreints mais très puissants, en ces temps d'incertitudes. Nonobstant ces déviations à outrance qui sapent la liberté de la presse, la directrice des impôts n'a pas trouvé mieux que de déposer une plainte en puisant du code pénal via l'usage intempestif et malléable du délit de diffamation, qui demeure toujours en vigueur. Dans ce scénario de science fiction, le chef du bureau de la Nouvelle République, qui pourtant a déposé une plainte pour menace de mort qui, rappelons-le, a été proféré par téléphone le jour même de la publication de l'article susmentionnée et dont ce dernier aurait demandé au cours de son audition par les services de la police judiciaire de la Sûreté de wilaya de Mascara, de localiser l'appel en question. En vain… aucune suite du dépôt de plainte de notre journaliste à l'encontre de la directrice de cette institution qui se respecte, ou le constat n'est pas nouveau, et il est malheureusement récurrent. Il faut dire que le plaignant est journaliste et par conséquent «irrecevable» vu les deux poids deux mesures ou le délit de presse qui est par summum «la diffamation», mène le plaignant pour devenir accusé par «excellence». Pour le chef du bureau de la Nouvelle République, comme pour l'Algérien moyen, en effet, l'Etat comme l'ensemble de ses organes n'ont d'autre vocation que de rendre justice. Le secrétaire général du Syndicat national des journalistes (SNJ), Kamal Amarni, dit avoir pris en charge cette affaire à travers son avocat Me Dilemn Youcef du barreau d'Alger et défenseur reconnu des journalistes syndiqués. Maître Dilem Youcef, qui a déjà eu a plaider dans des affaires similaires qu'a connues la wilaya de Mascara en matière de délit de presse, et qui se compte par dizaines où de lourdes peines ont été infligées à des journalistes et correspondants de presse, le tout via de fortes amendes. (Affaire à suivre)