Ahmed Djeddaï, membre de la direction nationale du FFS (Front des forces socialistes), a soutenu, hier, à Tizi Ouzou, que l'APN (Assemblée populaire nationale) qui sera issue des législatives du 10 mai prochain, ne sera pas une Assemblée constituante et n'aura pas pour mission d'élaborer une nouvelle Constitution. Intervenant sur les ondes de la Radio locale de Tizi Ouzou dont il était l'invité de «Tizi Forum», l'ancien premier secrétaire du plus vieux parti de l'opposition, le FFS de Hocine Aït Ahmed, a estimé qu'il y a lieu, à cet égard, de «lever cet amalgame» entretenu à dessein par certains. «L'Assemblée Constituante sera élue pour un temps déterminé pour élaborer une Constitution et qui sera (Assemblée, ndlr) dissoute dès l'adoption de cette loi fondamentale par voie référendaire», a-t-il dit, rappelant que la mission du Parlement consiste seulement à élaborer des lois pendant le mandat qui lui est imparti et non pour doter le pays d'une nouvelle Constitution. «Tout au plus, l'APN peut procéder à l'amendement partiel de la Constitution , en adaptant, tel qu'il se doit, les exigences des gouvernants en place». Abordant la participation du FFS à ce scrutin législatif, M. Djeddaï a indiqué que la décision du parti est motivée par la nécessité d'accompagner la population dans sa quête du changement. «La décision de notre participation à ces législatives a été prise souverainement et d'une manière autonome par la direction du parti», a-t-il précisé, insistant sur le fait que «le FFS n'est ni un allié, ni un rallié encore moins un sous-traitant du pouvoir ou de la présidence», comme le veulent faire croire et le prétendent certaines parties. A cet effet, M Djeddaï a tenu à démentir l'information selon laquelle le FFS aurait négocié un quota. «Il n' y a pas eu de négociations de quotas. De par sa culture politique, le FFS, constant dans ses positions politiques, s'est toujours posé comme une alternative politique à l'Etat intégriste et/ou policier. Ceux qui distillent ce type d'informations, négociation de quotas à la prochaine Assemblée nationale, notamment, sont ceux qui œuvrent à décrédibiliser le scrutin et le parti mais aussi et surtout, à démobiliser l'électorat. Pour l'invité de «Tizi Forum», la participation du FFS à ce rendez-vous électoral se veut également une opportunité pour remobiliser la population à l'action politique et préparer l'avenir ensemble. «Nous nous proposons d'être le porte-parole des sans voix en faisant de l'Assemblée populaire nationale une tribune pour faire entendre la voix des marginalisés. «Nous nous devons de faire barrage aux forces rétrogrades, allusion à la montée de l'islamisme dans les pays arabes», a indiqué encore M Djeddaï, estimant que la participation du FFS à ce rendez-vous électoral est un devoir pour le pays, pas seulement pour le parti. M. Djeddaï a, par ailleurs, lancé un appel pressant à la population locale à faire preuve de vigilance pour faire barrage à certains cercles qui projettent d'utiliser la symbolique du 20 avril, communément appelée le Printemps berbère, pour entraîner des troubles et tenter de disqualifier ces élections. «Ces mêmes cercles mais aussi leurs relais locaux, ne s'arrêteront pas à cette date symbole, le 20 avril, mais oseront également, le jour du scrutin, de rééditer les troubles ayant prévalu lors des élections locales d'octobre 2002 en Kabylie», a-t-il mis en garde. «Je lance un appel aux militants, aux sympathisants du parti et à la population, d'aller voter en masse». L'ancien premier secrétaire du plus vieux parti de l'opposition, le FFS de Hocine Aït Ahmed a, par ailleurs tenu à dénoncer l'enlèvement des 6 diplomates algériens au nord du Mali et a appelé l'Etat à faire son travail pour que ces otages soient relâchés et que leur sort ne soit pas celui des deux cadres de l'Etat, enlevés et exécutés en Irak par le passé.