«Jusqu'à quand nos enseignants continueront à nous prendre en otages ?» C'est par cette interrogation que nous avons été accueillis, hier matin, à l'entrée du lycée Idrissi, place du 1er-Mai, par un lycéen qui s'apprête à passer son bac, et ce, en réaction à l'appel à la grève lancé par le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest). «Nous sommes en classe d'examen. Nous ne disposons pas du temps nécessaire pour encaisser une grève. Pourquoi nos enseignants ont attendu l'approche des examens nationaux pour déclencher ces mouvements ?» s'est-il exclamé. L'appel à la grève du Cnapest a été «largement» suivi par les enseignants du secondaire à travers tout le territoire national, selon un communiqué de presse du syndicat. Par contre, un communiqué du ministère de l'Education nationale indique que le taux de suivi à travers tout le territoire national a atteint les 23,4% «selon les informations recueillies auprès de l'ensemble des directions de l'éducation du pays». Le communiqué du syndicat, signé par le coordinateur national, déplore cependant la réaction du ministère de l'Education nationale «qui, au lieu de répondre favorablement à nos revendications qui concernent essentiellement la révision de notre statut particulier, intimide les responsables de notre syndicat pour qu'ils mettent fin au mouvement de protestation». Le communiqué précise également que le ministère de tutelle a «accusé notre syndicat de constituer un danger pour l'Etat et qu'il véhicule des idées politiques». Le Cnapest rejette ces accusations, d'autant plus «que le ministère sait pertinemment que le bureau national du syndicat n'a aucun pouvoir pour arrêter la grève et que seul le conseil national peut le faire». Dans le même document, «le bureau national du Cnapest invite le Premier ministre à promulguer un statut particulier à la hauteur des enseignants, de l'Etat algérien et des écoles de la République (…). Le syndicat réitère son attachement à ses revendications et précise que «les intimidations et les menaces» n'ajouteront que de l'huile sur le feu.