La trêve a été de courte durée. Le secteur de l'éducation renoue, une fois de plus, avec la protestation, décidée par le Conseil national autonome des professeurs d'enseignement secondaire et technique (Cnapest). Le mouvement de débrayage de deux jours, auquel a appelé le syndicat en question, est maintenu. Apparemment, l'appel lancé par le ministère de l'Education en direction des enseignants pour annuler cette grève n'a pas trouvé un écho favorable, puisqu'elle a été largement suivie à travers les lycées du territoire national. Contacté hier par nos soins, le chargé de l'information au sein du Cnapest, M. Messaouad Boudiba, a avancé un taux de suivi estimé entre 80 à 85%. Toujours selon lui, le mouvement de grève varie entre 50 à 60% au niveau d'Alger et sa périphérie. Notre interlocuteur a estimé que «le ministère, à travers l'indifférence qu'il affiche devant l'ampleur de la situation, apporte la preuve de son incapacité à répondre favorablement aux revendications essentielles des travailleurs du secteur». Pour mieux étayer ses propos, le chargé de l'information du Cnapest a rappelé qu'après la réunion qui a regroupé avant-hier les représentants de ce syndicat et les responsables du ministère de l'Education, ce dernier a enfin accepté d'envoyer deux commissions mixtes à Constantine et Mostaganem pour trouver une issue au problème de la grève illimitée qu'observe les enseignants dans ces deux wilayas qui s'opposent aux «mutations arbitraires» décidées unilatéralement par leur hiérarchie. «A notre grande surprise, la commission chargée par le département de Benbouzid de régler le problème des enseignants a refusé de rencontrer le représentants du Cnapest au niveau de ces deux wilayas», a tenu à expliquer M. Boudiba. «Cette énième manœuvre s'ajoute au refus du ministère de l'éducation de signer le procès verbal officiel de négociation qui montre les points sur lesquels les deux parties se sont entendues, décidés à l'issue de la dernière rencontre afin de trouver une solution à la situation qui prévaut dans le secteur», a-t-il encore indiqué. Le représentant du Cnapest a, toutefois, affirmé la décision prise par son syndicat de dénoncer ces agissements et les pressions exercées sur le syndicat. Autrement dit, le Cnapest accuse le ministère de l'Éducation de pousser la situation au pourrissement. «Nous avons pris la décision d'aller vers la grève. Nous maintenons notre action de protestation, et dans le cas où les pouvoirs publics, notamment le ministère de l'Education, continuent à adopter la politique de fuite en avant, nous durcirons nos actions à commencer par le recours à une grève illimitée», a-t-il encore soutenu. Il convient de rappeler que la réunion tenue le 25 octobre dernier entre les membres du Cnapest et la tutelle, avec deux points essentiels à l'ordre du jour, à savoir le statut particulier des travailleurs de l'éducation nationale et le régime indemnitaire, n'a débouché sur aucun résultat. S'agissant du premier point, le ministère de l'Éducation a insisté sur le fait que le projet de statut a été le résultat d'un travail commun entre le ministère et l'ensemble des syndicats du secteur, cela a été rejeté en bloc par le Cnapest, qui maintient toujours sa revendication sur le statut particulier. Pour ce qui est du régime indemnitaire le ministère de l'Éducation nationale affirme que son adoption est liée à celle des statuts des différents secteurs de la Fonction publique, en se référant à la décision du Conseil de gouvernement.