L'instauration du passavant, système de déclaration obligatoire pour toute marchandise introduite dans la zone proche des frontières, dont l'objectif principal est d'atténuer la grande saignée économique que la contrebande occasionne et de contrecarrer les fuites fiscales, fait l'objet d'un litige qui oppose les commerçants aux pouvoirs publics. Qualifiant cette mesure, arrêtée le 5 juillet 2005 par le ministère des Finances d'«injuste», les commerçants de Maghnia et des communes situées sur la bande frontalière sont montés au créneau, en annonçant une grève, décision prise lors d'une assemblée générale. Une menace mise à exécution en fin de semaine écoulée par tous les grossistes d'alimentation générale de la ville qui ont baissé rideau pendant deux jours. «A travers ces deux jours de grève, c'est un message que nous adressons aux pouvoirs publics, et si aucune suite ne sera donnée à nos doléances, nous opterons pour une gréve générale illimitée dès la semaine prochaine», déclarent la plupart des grossistes que nous avons interrogés à ce sujet. Par ailleurs, nous apprenons que les commerçants ont délégué quatre de leurs collègues pour les representer en vue d'un éventuel dialogue avec les responsables concernés. «Pourquoi les pouvoirs publics nous considèrent-ils tous comme des con-trebandiers? Une etiquette qu'ils nous collent injustement», renchérissent-ils. Dans tout ce remue-ménage, c'est le citoyen qui paie cher la sauce, car depuis déjà une semaine, les produits laitiers sont introuvables sur les étals, et d'autres produits alimentaires ont connu une hausse de pres-que 30%. Si ce bras de fer perdure, la populations de Maghnia et des localités avoisinantes risque de connaitre une pénurie sans précédent en matière de produits d'alimentation gnérale. Pourquoi cela intervient-il à moins d'un mois des élections législatives? s'interrogent la plupart des citoyens de cette région de l'extrême ouest de la wilaya de Tlemcen.