Nous sommes issus d'une ville ayant marqué plus de 2500 ans l'histoire de l'humanité. Le Théâtre national algérien a connu une effervescence durant la conférence de presse animée lundi dernier par le directeur régional du TR Constantine, le metteur en scène, Azzedine Abbar, et le chargé de communication du TRC. Apres une absence dans les compétitions puis le boycott au programme hors compétition, considérant qu'il avait été lésé de ses droits, cette absence a suscité une véritable polémique qui n'a pas lieu d'être. Il faut d'autant plus relever le caractère inédit que la chronique théâtrale nationale garde en mémoire de la fraîche polémique du premier Festival du théâtre professionnel qui avait vu les Constantinois se révolter. Et qu'ils ne sont pas près d'oublier. «Nous sommes issus d'une ville ayant marqué plus de 2500 ans l'histoire de l'humanité. Ne nous prenez pas pour des provinciaux», a expliqué le chargé de communication. Concernant la participation du TRC à ce programme du mois de Ramadhan qui entre dans le cadre de «Alger, capitale de la culture arabe 2007». Cette générale algéroise constitue cependant une première dans l'histoire de la troupe Constantinoise. «On se sent dans un système de monarchie constitutionnelle ou une monarchie quasi absolue», s'est révolté le directeur régional de Constantine. La pièce est interprétée par une quinzaine de comédiens, elle est tirée du roman intitulé Le Pêcheur et le Palais, une oeuvre littéraire, en l'occurrence un roman de Tahar Ouettar, et il est alors remarquable qu'il ait fait appel à un auteur extérieur à l'institution -Omar Fetmouche dont le talent n'est plus à présenter- pour ce travail de réécriture. Il s'agit, cette fois-ci, non d'une pièce écrite directement pour le théâtre mais de l'adaptation d'une oeuvre littéraire, le roman de Tahar Ouettar. Trois représentations sont ainsi programmées dans la capitale qui, en plus de meubler les soirées de Ramadhan, remettront en scène un théâtre constantinois visiblement en quête de renouveau. Ces choix, inédits à plus d'un titre, se traduiront aussi au niveau de la distribution où, certes, figurent quelques-unes des grosses pointures de la troupe -Allaoua Zermani, Tayeb Dehimi, Ahcene Benaziez ou Atika Belezma - mais aux côtés de nouveaux visages. Au bout du compte, tout cela fait une entreprise assez inattendue d'une production du TRC à la générale délocalisée et à l'encadrement globalement extérieur. Il existe une ambiguïté constante entre la personnalité du rôle et celle de son interprète. On raconte qu'un acteur est emporté par la folie du personnage, il se serait converti, emporté par la foi de son personnage, et fut même sanctifié (pour avoir subi le martyre, et non pour sa passion du théâtre...). L'acteur change d'identité afin de pouvoir incarner tel ou tel autre personnage, cependant les cas de confusion mentale sont légion. Le théâtre régional de Constantine sera en tournée pendant trois semaines afin de présenter sa dernière création, Le Pêcheur et le Palais, adaptée du roman éponyme de Tahar Ouettar par Omar Fetmouche. Cette tournée qui l'amènera essentiellement dans l'est du pays -Bordj Bou Arréridj, Sétif, Mila, Jijel, Batna, Khenchela, Oum El Bouaghi, Tébessa, Annaba et Skikda.