Lors d'une rencontre avec son public, organisée dimanche dernier, par Casbah Editions, au Palais de la culture Moufdi-Zakaria, l'écrivain Mohammed Moulessehoul, plus connu sous le pseudonyme Yasmina Khadra, a évoqué le métier d'écrivain, son parcours, ses œuvres, ses inspirations littéraires et sa nostalgie envers son pays. L'auteur de «L'attentat» affichera sa satisfaction de rencontrer ses lecteurs, estimant, par ailleurs, ce genre de rencontres nécessaire pour connaître les attentes des uns et des autres. Lors de ce rendez-vous, Yasmina Khadra est revenu sur son parcours, précisant qu'il s'inspire de fiction dans ses écrits, un imaginaire qu'il considère comme un outil nécessaire pour comprendre la réalité des choses. «Mes œuvres sont d'une grande diversité thématique et à chaque fois que j'écris, je crée un monde de fiction pour décrire une atmosphère de rêve ou de colère. A travers cette fiction, je comprends la réalité des choses», a expliqué Yasmina Khadra devant l'assistance, tout en affichant une grande modestie. «Je ne me considère pas comme un écrivain arrivé au but mais j'essaye toujours de m'améliorer... Et, à chaque jour de ma vie, je m'instruis en écoutant les autres», dira-t-il encore et d'ajouter : «Je n'avais jamais pensé qu'un jour mes écrits me feraient traverser les frontières.» Pourtant, aujourd'hui, Yasmina Khadra est traduit dans plus d'une quarantaine de langues. L'écrivain a également parlé de ses engagements et de ses ambitions littéraires, précisant que tout écrivain a pour ambition d'atteindre une sorte d'émotion pour faire évader son âme et l'âme de son lecteur. «A ce propos, je dirai qu'à chaque fois, je dois me renouveler et j'aime aussi que les écrivains se renouvellent pour ne pas tomber dans l'ennui», fera-t-il savoir. Pour ce qui est de sa nostalgie envers son pays, l'Algérie, l'auteur confiera qu'il aime son pays bien qu'il vive sous d'autres cieux et qu'il sera toujours là pour le défendre. «J'aime ce pays, je le défend avec ma plume et je veux que les Algériens défendent leurs droits», a-t-il insisté. Abordant l'histoire de son dernier ouvrage intitulé Les chants cannibales, un livre publié par les éditions Casbah et sorti depuis maintenant 4 mois, l'écrivain a souligné qu'il s'agit d'un recueil de 12 nouvelles de ton et de structure variables. «Cela fait 20 ans que j'ai écrit ces textes et je voulais à travers ce recueil, les préserver et les sauver de l'oubli», ajoutera-t-il. L'histoire du livre, basée sur un combat pour la liberté est, en effet, un cheminement chronologique d'une époque libre. A noter que l'écrivain fera une petite escale dans plusieurs villes pour aller à la rencontre de ses lecteurs, dans le cadre d'une tournée littéraire qu'il le mènera le 18 avril à l'Université de Chlef, le 19 avril à l'Institut français de Tlemcen, le 21 avril à l'Institut français d'Oran, le 22 avril à l'Amphithéâtre de la Faculté des lettres de Sidi Bel Abbès. Il faut préciser que Yasmina Khadra a signé, hier, son dernier recueil Les Chants cannibales à la librairie du tiers-monde à Alger et animera aujourd'hui une rencontre à l'Ecole supérieure des sciences politiques d'Alger.