Dans le cadre de la sortie de les Chants cannibales, l'écrivain Yasmina Khadra était, hier à Alger, pour présenter son recueil de nouvelles et rencontrer son public. L'écrivain Yasmina Khadra fera une petite escale dans plusieurs villes algériennes pour rencontrer ses lecteurs. Dans le cadre de la sortie de son recueil de nouvelles, les Chants cannibales (Editions Casbah), il animera des conférences à Alger et à l'ouest du pays. “J'ai été exclu de toutes les activités culturelles. J'ai décidé de venir moi-même pour rencontrer mes lecteurs”, a-t-il signalé. À cet effet, une rencontre avec la presse s'est tenue, hier matin, à l'hôtel El-Djazaïr. À propos de l'écriture de la nouvelle et du roman, Yasmina Khadra a estimé que “le roman est exigent, il tourne autour d'un destin. Alors que la nouvelle tourne autour d'une idée”. Contestant les discours moralisateurs tant recherchés par les Occidentaux dans la littérature, l'interlocuteur a confié que “mes livres ne véhiculent aucune moralité, c'est seulement un constat que j'apporte. Mais, je ne peux pas vivre sans morale. Elle est nécessaire pour nous tous”. Il est, également, revenu sur l'adaptation de ses romans au cinéma. Ce que le jour doit à la nuit, réalisé par Alexandre Arcady, a été projeté “en avant-première, il y a trois semaines en France. La sortie est programmée pour le 12 septembre. J'aimerais qu'il soit diffusé en Algérie — j'ai envie que les Algériens le découvrent car il a été écrit par un Algérien —, mais des raisons politiques l'empêchent”, a-t-il souligné. À ce sujet, il affirme ne pas être déçu “car j'ai divorcé avec la déception et le désarroi. Il faut savoir s'émerveiller et rêver”, a-t-il confié. Le tournage du long métrage, l'Attentat, vient d'être achevé, alors que l'Inspecteur Llob est toujours absent des salles, même s'il a été produit par la télévision qui “ne veut pas le diffuser !” Directeur du Centre culturel algérien de Paris, il a indiqué avoir préparé un long programme pour le cinquantenaire de l'Indépendance. “Des activités seront consacrées aux femmes (écrivains, artistes…). Nous voulons aussi faire des hommages à des écrivains, comme Mammeri, Kateb, etc.” D'ailleurs, il a lancé un appel pour recevoir une grande moudjahida. “Je souhaite réaliser un hommage à Djamila Bouhired. C'est la réincarnation du sacrifice algérien. J'espère la recevoir pour une soirée en son honneur.” La célébration de ce cinquantième anniversaire n'est pas seulement une fête pour M. Khadra, “c'est un rappel. Il faut se souvenir et méditer sur ce qu'on est devenu”. Concernant le Printemps arabe, l'écrivain dira que “j'ai écrit sur le Printemps arabe. La Tunisie et l'Egypte ont fait leur révolution 23 ans après l'Algérie. Regardez où cela nous a amenés ! Je souhaite qu'ils ne vivront pas la même chose que nous. J'avais annoncé que toucher à la Libye provoquerait l'embrasement de la région. C'est le sanctuaire de la rébellion. L'Occident a créé tout cela. Ils attendent que l'Algérie s'embrase mais on ne se ridiculisera plus.” Rempli d'espoir sur l'avenir du pays, il a lancé un appel aux jeunes “cracks” algériens établis en France. “L'Algérie est capable d'étonner, elle n'est pas morte et elle ne le sera jamais ! J'incite tous les Algériens à rentrer car il n'y a rien pour eux en France.” H M