Le premier secrétaire national du FFS, Ali Laskri, fraîchement nommé, en remplacement de Karim Tabbou, a appelé à un «changement pacifique» en Algérie, considérant que les réformes politiques et les lois votées à l'APN «(...) empêchent d'amorcer une dynamique et de créer un climat de changement et de démocratisation du pays». «Le changement pacifique et l'alternative sont possibles pourvu qu'il y ait conjugaison des efforts des forces politiques effectives et des forces sociales et syndicales autonomes, ainsi que les personnalités politiques crédibles», a estimé M. Laskri dans une déclaration écrite transmise à l'APS. «La solution à la crise algérienne ne peut venir que d'un débat sérieux entre les Algériens, les différentes sensibilités politiques et les personnalités politiques représentatives (...)», a ajouté M. Laskri, réitérant la position de son parti en faveur de l'élection d'une assemblée constituante. «Les lois sur les partis politiques, les associations et les élections sont des copies des anciennes lois qui imposent l'hégémonie du ministère de l'Intérieur sur la vie politique nationale», a encore estimé M. Laskri, pour qui ces réformes et lois «(...) empêchent d'amorcer une dynamique et de créer un climat de changement et de démocratisation du pays».Cette déclaration atteste, si besoin est, que le FFS de Laskri reste fidèle à ses positions de principe qu'on lui connaissait. Le parti d'Aït Ahmed, qui vient de changer de premier secrétaire national, décline ainsi le maintien de la démarche pour un «changement pacifique», il n'en accorde pas moins un chèque à blanc au pouvoir, puisqu'il n'y est pas allé par trente-six chemins pour rejeter le processus de réformes engagées par le président de la République. Voilà qui est clair, et met un point d'honneur aux supputations ayant fait suite à la nomination de Laskri. Les positions sont archi-connues certes, venant de l'homme qu'on crédite de «positions mesurées», mais ce changement de stratégie du FFS, qui devrait logiquement résulter du changement du détenteur du poste de premier secrétaire national, devrait peut-être se matérialiser par l'annonce de sa participation aux élections législatives. Mais, ira-t-il jusque-là ? Plausible, mais pas certain, tenterions-nous de dire, en rappelant la nouvelle loi sur les partis récemment adoptée par l'APN qui stipule la dissolution d'un parti en cas de non-participation à quatre échéances électorales successives. Le seul changement perceptible dans le cas contraire aura concerné la stratégie de communication du plus vieux parti de l'opposition – cet entretien est là pour en attester le bien-fondé – de s'ouvrir davantage à la société. Laquelle va à la rencontre de la volonté d'ouverture des médias lourds aux partis, qui en ont toujours exprimé le besoin. A. R.