Ali Laskri, secrétaire général du FFS Les têtes de listes sont désormais désignées parmi les militants, sympathisants et acteurs de la société civile. Le Front des forces socialistes (FFS) vient d'achever, durant la nuit de lundi à mardi, l'établissement de la quasi-totalité des listes électorales pour le scrutin législatif du 10 mai prochain, du moins pour les wilayas d'Alger, Boumerdès, Tizi Ouzou et Béjaïa, où le parti d'Aït Ahmed est bien implanté. Les têtes de listes sont désormais désignées parmi les militants, les sympathisants et acteurs de la société civile. Ainsi, le FFS a choisi comme tête de liste pour la wilaya d'Alger, un homme de loi, en l'occurrence Mustapha Bouchachi. Il est président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (Laddh). Doté d'un charisme incontestable en matière de lutte pour la défense et la promotion des droits de l'homme, M. Bouchachi rejoint désormais la scène politique, sous les couleurs du plus vieux parti d'opposition, un parti qu'il affectionnait depuis le Contrat de Sant'Egidio. Un contrat de sortie de crise signé à Rome, en janvier 1995, entre des partis politiques algériens (FIS, FFS, FLN, En Nahda, MDA, PT, JMC) et la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme sous les auspices de la communauté chrétienne de Sant'Egidio. «L'opération du choix des candidatures s'est déroulée dans des conditions démocratiques et transparentes», a-t-on appris auprès de la direction du FFS. Il n'y a pas eu de passe-droit ou une quelconque ségrégation, explique encore la même source, avant d'ajouter: «Certes, la mission était difficile du fait de l'engouement des candidatures, néanmoins le travail laborieux de la commission a donné ses fruits, en choisissant ceux qu'il faut pour la place qu'il faut.» Pour la wilaya de Boumerdès, le Front des forces socialistes a choisi pour sa tête de liste Ali Laskri, secrétaire général du FFS, rappelé à la tête du parti depuis le mois de novembre dernier. Connu des militants pour son franc-parler M.Laskri est considéré comme un rassembleur, amortissant les séismes politiques menaçant l'équilibre du parti, intervenant dans un environnement politique national et régional instable. Ainsi, il s'est adressé aux détracteurs du FFS, lors de sa précédente conférence de presse: «Ceux qui ont espéré et qui espèrent encore voir le FFS se déchirer entre partisans du boycott et de la participation commencent à désillusionner», ajoutant que la maturité et la sérénité des débats engagés au sein de la base ont fini par désespérer les charognards politiques qui se voyaient déjà se disputer les restes du FFS. Pour la wilaya de Tizi Ouzou, le FFS, conscient des enjeux qui pèsent terriblement sur cette région, a opté pour un vieux militant, en l'occurrence Rachid Halat, membre de la commission d'éthique, secondé par Karim Tabbou, ex-secrétaire général, connu pour son caractère radical et ses positions intransigeantes. Un duo bien assorti, dit-on. Le premier est sage et peu bavard tandis que l'autre est un baroudeur qui ne mâche pas ses mots. Et à Béjaïa, la formation de Hocine Aït Ahmed a choisi Aerguini Arezki, un cadre universitaire, pour conduire la liste du FFS, suivi par l'actuel chargé de communication, Chafaa Bouaich, un ancien militant du FFS et grand animateur des réseaux sociaux. Avec cette équipe homogène et engagée, après un long travail d'étude des dossiers des candidatures, le FFS compte non seulement sanctionner son retour à l'APN, mais surtout remobiliser le parti et la société. C'est dire que le FFS s'est offert une équipe jugée susceptible de défendre les idées du changement pacifiquement face au système qui a longtemps exclu militants et citoyens de la vie politique nationale. Cette liste de candidats s'explique d'ailleurs par le choix tactique du FFS selon lequel la participation aux prochaines élections ne signifie pas une reddition, mais bien au contraire un commencement, un nouveau départ pour la construction du parti et la remobilisation politique de la société. Par ailleurs, on apprend que Ahmed Djeddaï, conseiller d'Ali Laskri, qui ne figure pas dans les listes électorales pour la prochaine consultation, est pressenti pour occuper d'autres fonctions au sein du parti. A ce sujet, il convient de souligner que le FFS a occulté le cas des anciens députés, afin de hisser de nouveaux militants à de nouvelles tâches et permettre de ce fait, une certaine alternance au sein du parti.