Comme nous l'avons annoncé dans plusieurs de nos précédentes éditions, les dirigeants et les militants mouvements islamistes continuent d'utiliser la religion dans leur propagande politique. Cela est considéré comme une violation flagrante des textes et des lois de la République. La Commission nationale pour la surveillance des élections législatives (CNSEL) ne veut pas garder le silence sur de tels dépassements, elle rappelle à l'ordre les partis politiques concernés, qui ne sont autres que ceux d'obédience islamiste. Va-t-on encore voir les bourrages des urnes comme fut le cas dans les années 1990 ? Ne disposant pas de programme politique fiable en mesure de séduire les électeurs, l'ensemble des mouvements islamistes utilisent la religion, la seule et unique carte «gagnante» qui pourrait leur ouvrir les portes du prochain parlement. «Lors de sa dernière réunion, la CNSEL a décidé de rappeler à l'ordre les formations islamistes», a indiqué Mohamed Seddiki à la presse. La CNSEL a réagi aux nombreuses requêtes établies par les responsables de ses bureaux ouverts dans plusieurs régions. Ainsi, les chefs de bureaux de la CNSEL ont fait état du recours abusif au discours religieux utilisés par les dirigeants et militants des mouvements islamistes, ajoutant qu'ils s'appuient sur leurs meetings électoraux pour instrumentaliser l'islam à des fins politiques. A ce sujet, le président de la CNSEL a indiqué à un journal en ligne, je cite : «La loi sur les partis est claire : l'instrumentalisation de la religion à des fins politiques est bannie.» Le président de la CNSEL a ajouté que les partis concernés ont nié cet état de fait mais a déclaré qu'il faisait entièrement confiance à ses délégués. Ce n'est pas uniquement les délégués de la CNSEL qui accusent les mouvements Islamistes d'instrumentaliser la religion à des fins politiques, plusieurs responsables de partis politiques ont indiqué que les formations islamistes s'adonnent à des prêches religieux non seulement au cours de leurs meetings mais également dans les mosquées. Ce n'est pas du tout une surprise ni un fait nouveau pour les concernés et la société. N'importe qui pourrait faire la différence entre un parti politique et un mouvement religieux. Les partis politiques possèdent des programmes purement «politiques», ce n'est pas le cas des autres mouvements qui se cachent derrière la politique pour arriver au pourvoir. La présence de ces mouvements dans la carte et l'agenda politiques est contraire aux lois de la République. Il suffit simplement de jeter un coup d'œil sur la Constitution pour se rendre compte que ces mouvements n'ont pas le droit d'exister. L'administration devrait en principe inviter les concernés à se conformer à la loi, faute de quoi, elle procède à leur dissolution. L'intervention de l'administration est nécessaire pour éviter ce que cette histoire ne se complique. En cas de victoire, ces mouvements pourraient être systématiquement disqualifiés par la justice lors d'éventuelles plaintes déposées par les autres partis en lice. La justice algérienne ne pourrait alors que se référer à l'article 42 de la Constitution qui stipule : «Les partis politiques ne peuvent être fondés sur une base religieuse, linguistique, raciale, de sexes, corporatistes ou régionaux.»