La localité de Bordj Ménaïel manque de toute commodité. Elle a toujours été abandonnée par les élus communaux et de wilaya (APW). Elle semble avoir été oubliée par les autorités publiques, et ce à tous les niveaux. Bordj Ménaiel avait durant la guerre de Libération le statut de sous-préfecture (daïra). Elle avait sous sa coupe de grandes villes telles que Tadmait (ex-Camp du Maréchal), Lakhadaria (ex-Palestro), Naciria (ex-Haussonvilliers), Sidi Daoud (ex-Abbo), Dellys , Cap Djinet, Timezrit, Beni Amrane et autres qui elles sont devenues actuellement des daïras, tandis que Bordj Ménaiel est resté à la traîne. Et pour cause, cette municipalité n'a bénéficié d'aucun projet de développement urbain ou d'infrastructures publiques. «On est marginalisés par l'Etat», nous dira un commerçant de son état. Avant d'ajouter avec un air dépité : «Quand je vois d'autres communes et que je les compare à la nôtre, je me dis qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond ! Voyez par vous-même, la population de Bordj Ménaiel vit dans le dénuement et la précarité la plus totale ! » La ville de Bordj Ménaiel a été marginalisée dans tous les secteurs que se soit lorsqu'elle dépendait de la wilaya de Tizi-Ouzou que de Boumerdès, suite au dernier découpage de 1984. Pour preuve, les Algériens la connaissent mieux par son nom de quinze et demi. Pourquoi quinze et demi ? C'est par le fait que la wilaya de Tizi-Ouzou qui avait bénéficié d'un budget éloquent dans les années 1970 n'avait rien réservé aux villes de Bordj Ménaiel et de Dellys. La population rêve de jours meilleurs et de vivre dignement. Les routes, le gaz naturel, l'eau potable, l'éclairage public et l'aménagement urbain, le travail sont les revendications de la population. Il est aisé de constater l'état déplorable et lamentable des voies d'accès aux différents îlots, les ruelles ont perdu de leur bitume devenant de véritables pistes boueuses en hiver et poussiéreuses en été, nids- de-poule, flaques d'eau. L'agglomération est démunie de toutes les infrastructures, notamment des terrains de proximité, une salle omnisports, une piscine semi-olympique, un complexe omnisports, une salle de boxe, une salle de judo et de karaté, un centre culturel avec toutes les commodités, une bibliothèque. Les moyens de loisirs sont inexistants et les jeunes sont abandonnés, ils ne trouvent pas d'occupation et tombent dans l'ennui et le marasme. La commune de Bordj Ménaiel se trouve abandonnée par l'état et ses habitants ne comprennent pas les raisons de cet isolement et les négligences des autorités. Et dire que Bordj Ménaiel est bien située géographiquement : 70 km d'Alger, 34 km de Tizi Ouzou, 30 km de Boumerdès, 80 km de Bouira, 17 km de Cap Djinet, 30 km de Dellys. Un seul fait redonnera de l'espoir à la population. C'est celui d'être désignée wilaya déléguée. Bordj Ménaiel wilaya déléguée ! Pourquoi pas ? C'est la seule sortie de crise.