Dans un entretien accordé à un quotidien arabophone, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia, a indiqué qu'il «n'y a rien de nouveau» au sujet des diplomates algériens enlevés à Gao. Le ministre a réaffirmé que «l'Algérie ne négocie pas avec les terroristes, position qu'elle a toujours adoptée. L'Algérie a toujours été contre toute concession vis-à-vis d'actes de ce genre». «Pour l'heure, la décision revient à ceux qui ont pris la responsabilité de l'enlèvement des diplomates. Il y a d'autres parties dans la région qui tentent de trouver une solution au problème et s'il doit y avoir une médiation cela requiert de la confidentialité», a-t-il dit à ce sujet. Concernant la situation au Mali, le ministre a indiqué que les frontières avec ce pays ne seront pas fermées. Il a rappelé que l'Algérie «apporte une aide alimentaire et matérielle à ce pays, frère et voisin». Cependant, M. Ould Kablia a indiqué que «l'instabilité qui règne dans ce pays frère peut avoir un impact sur nous, et malgré cela, les frontières ne seront pas fermées. L'Etat algérien suit avec intérêt la situation dans le nord du Mali et au sein du pouvoir malien». Abordant la problématique libyenne, le ministre a assuré qu'il n' y a pas eu d'infiltration d'armes par les frontières algéro-libyennes, «car tout simplement nous maîtrisons la situation», a-t-il dit. Sur sa lancée, M. Ould kablia a indiqué «il y a ceux qui ont exploité les frontières sud du Niger pour faire passer des armes. Il s'agit d'éléments touareg maliens qui étaient en Libye et qui ont fait passer des armes pour revenir ensuite au Niger et au Mali chargés d'un lot d'armes important, mis à leur disposition par l'ancien régime», a précisé le ministre. Réitérant que «l'Algérie n'interfère pas dans les affaires intérieures» de la Libye, M. Ould Kablia a rappelé la proposition de la partie algérienne appelant à la conclusion d'un accord avec la Libye pour la mise en place d'une commission au niveau des frontières à l'instar de celle mise en place entre l'Algérie et le Niger. «Cette commission n'est pas conjointe. Chaque Etat a sa propre commission, mais il existe une coordination entre les deux parties en vue d'échanger les informations et les décisions sur tout ce qui se passe», a expliqué M. Ould Kablia. Le ministre a fait savoir que des développements ont été enregistrés en matière de coopération après sa visite en Libye et celles effectuées en Algérie par le ministre libyen de l'Intérieur, Fawzi Abdelaal, et le président du Conseil national de transition libyen (CNT), Mustapha Abdeladjalil. Abordant la question des législatives du 10 mai prochain, le ministre a indiqué que l'administration chargée des préparatifs du scrutin doit faire preuve de transparence dans l'accomplissement de sa mission, affirmant que ses services «ont souligné à maintes reprise la nécessité pour les agents communaux, les walis et les responsables locaux d'agir en toute neutralité». Le ministre, représentant de l'administration, a affirmé également «garantir le respect et la souveraineté de la décision du citoyen le jour du scrutin». Toute personne qui s'avère impliquée dans une inscription frauduleuse sur les listes électorales, qui refuse de remettre les procès-verbaux de dépouillement ou qui fait pression sur un électeur pour choisir tel ou tel candidat fera l'objet de sanctions, à savoir une exclusion, une amende ou des peines allant de trois à cinq ans de prison, a souligné M. Ould Kablia. Les partis politiques qui «achètent les consciences des citoyens à travers des illusions exercent un autre type de fraude ne pouvant être contrôlé ni par l'administration ni par les commissions de surveillance», a-t-il renchéri.