La campagne de l'élection présidentielle 2012 a officiellement pris fin vendredi à minuit, à une journée du second tour qui oppose le président sortant UMP (majorité) Nicolas Sarkozy au candidat socialiste François Hollande, arrivé en tête à l'issue du 1er tour. Après quatre semaines de campagne officielle — mais plusieurs mois passés par les candidats sur le terrain et dans les médias —, quelque 45 millions de Français sont appelés à élire leur nouveau chef de l'Etat, pour la 9e fois de l'histoire de la 5e République (la première en 1965). Ils devront départager Nicolas Sarkozy (27,18%) et François Hollande (28,63%), favori des sondages. Le report de voix des principaux candidats éliminés au 1er tour, Marine Le Pen (FN, extrême droite), Jean-Luc Mélenchon (Front de Gauche) et l'annonce par le président du Modem François Bayrou qu'il voterait Hollande au second tour ainsi que la mobilisation des abstentionnistes sont les clés du scrutin, alors que les derniers jours ont été marqués par un «resserrement» dans les intentions de vote entre le président-candidat et son rival socialiste. Entamée dans les faits dès le second semestre 2011 avec l'organisation d'une primaire ouverte pour désigner le candidat socialiste, la campagne a connu une brusque accélération début 2012 avec le premier grand meeting de François Hollande au Bourget (Paris), le 28 janvier, puis l'entrée en lice de Nicolas Sarkozy, le 15 février. Dominée par la course aux 500 signatures au cours du mois suivant, la compétition pour le 1er tour a notamment été marquée, dans sa dernière ligne droite, par la stricte égalité du temps de parole entre les 10 candidats en lice pour l'Elysée. La campagne pour le second tour, théâtre d'une opposition frontale, a pris une tournure plus violente, avec pour point culminant le grand débat entre François Hollande et Nicolas Sarkozy mercredi dernier, regardé par plus de 17 millions de téléspectateurs et où François Hollande est, selon plusieurs analystes plutôt sorti gagnant. Sur le fond, conséquence du score historique obtenu par le Front national au premier tour, le 22 avril (17,90% soit 6,4 millions d'électeurs), l'entre-deux-tours a été marqué par l'omniprésence dans le débat de thèmes chers au parti d'extrême-droite, au premier rang desquels l'immigration. Ces thèmes ont relégué au second plan le principal enjeu du début de campagne, celui de l'endettement et de la réduction des déficits publics, alors que le climat est dominé par la crise économique, la crise de la dette et une hausse du taux de chômage (plus de 10%).