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Le wali, la presse… et les «apprentis sorciers»
Publié dans La Nouvelle République le 06 - 05 - 2012

Conformément à la tradition, les autorités de la wilaya de Batna ont célébré la Journée mondiale de la presse par un déjeuner au siège de la wilaya où l'on relevait la participation en force de près d'une cinquantaine de correspondants de presse pour un nombre très réduit de journalistes professionnels.
Le wali, El-Hocine Mazouz, a convié par la suite les participants à prendre un thé au salon où il a tenu à ouvrir un débat d'intérêt général sur la relation autorités-presse et pour entendre les préoccupations des gens locaux de la presse concernant les conditions d'exercice de la mission d'informer. Pour le wali, «la mission informative de la presse est déterminante dans la société par ses couvertures quotidiennes des activités officielles et des actions du développement local au profit des populations». Le premier responsable de la wilaya perçoit ainsi la presse comme l'un des outils de la politique étatique de développement en ce sens que la presse permet la circulation de l'information dans les sens ascendant et descendant. D'ailleurs, le wali n'a pas manqué d'affirmer qu'il consulte chaque jour les coupures de presse, faisant remarquer que dans l'ensemble le travail fourni est conforme aux réalités du terrain. Une précision de taille a été donnée par le wali. «Je prends des notes et souvent j'interviens auprès des responsables de la wilaya, des chefs de daïras, des APC ou de certains organismes en vue de la prise de décisions et de mesures qui s'imposent pour corriger ou remédier à certaines situations». Premier à intervenir dans le débat, notre confrère Lounès Gribissa du bureau local du journal El-Watan qui a fait part au wali du cas d'un directeur de l'exécutif ayant menacé de représailles administratives un fonctionnaire qui a fourni des informations d'intérêt général sur les activités d'un service public. Lamia Ifferoudjène, correspondante de la chaîne III (radio) a suggéré au wali la création d'un cercle de la presse, un point de chute corporatif où correspondants et journalistes pourraient se rencontrer chaque jour. Houadef Mohamed, correspondant de Liberté après des années passées avec Le Soir d'Algérie, a souhaité voir la wilaya de Batna dotée d'un vrai journal d'information comme c'est le cas dans certaines wilayas. Houadef qui est à la tête de l'association des journalistes et des travailleurs de la presse au niveau local et ce, depuis plusieurs années aurait pu lancer un journal au nom de cette association. Mais cela n'a pas été fait ni même l'organisation de sessions de formation des correspondants qui sont devenus très nombreux mais qui sont dépourvus des règles de base du métier d'informer et de sa déontologie. Cependant, ce débat lancé par le wali et qui s'annonçait riche et utile pour l'avenir a butté sur une intervention zélée et déplacée faite par M. Amamra Mohamed El-Hadi, président de l'association «Fassac» et directeur de la revue d'amateurs Batna-info relevant de cette association. Se prenant pour un cerveau d'analyse des médias ou peut être pour l'Unesco, M. Amamra a affirmé au wali que son association aurait relevé que 86% des écrits des correspondants et des journalistes de Batna sont «négatifs». Nombreux ont compris un retour du censeur et inquisiteur voire du paternalisme propre à cet ancien enseignant dans l'éducation nationale qui veut donner des leçons aux gens de la presse surtout à des journalistes professionnels totalisant de nombreuses années d'exercice de métier. Les remarques et critiques que les gens de la corporation font publier dans leurs articles et comptes rendus et que le wali exploite à bon escient pour une bonne gouvernance locale, sont donc considérées par un tel «courtisan» de négatifs. Entendre par là mauvaise presse. El Yazid Dhib, directeur de l'école des douanes de Batna et parallèlement collaborateur de presse et auteur d'ouvrages, est intervenu pour éviter un conflit dans ce débat mais a tenu quand même à qualifier la sortie hasardeuse et intempestive de M. Amamra de «maladresse». Disons plutôt de «maladresse bouffonne» parce que l'intéressé n'est pas «es qualités « pour prétendre faire dans l'analyse des médias. C'est comme vouloir mesurer l'audimat de la radio de Batna pour voir si elle est beaucoup ou pas écoutée en l'absence d'une structure technique , hautement professionnelle, de surcroît spécialisée et aussi pluridisciplinaire. Le wali a certainement saisi sur le vif que c'est un tel amateurisme prétentieux qui sévit à Batna et qui freine une réelle et positive évolution des mentalités et des pratiques de presse. Manœuvres autour du sérail et disgrâce forcée Journalistes et correspondants ont été unanimes à se demander de quoi se mêle le président de la Fassac qui a, en principe, d'autres chats à fouetter d'autant qu'il est connu pour être un dragueur des walis successifs de Batna, la preuve il a réussi par ses tours de passe-passe à figurer dans le commission de wilaya de préparation du 50e anniversaire de la Révolution. Attendons donc pour voir.. Pour rappel, M. Amamra Mohamed El Hadi avait fait éclater la Fassac après sa création et le linge sale de l'association porté devant les tribunaux. La revue Batna-info , lancée pour redorer son blason – évincé par la porte, il revient par la fenêtre -, ne fait dans la plupart de ses éditions que dans la désinformation calculée, faisant de la promotion aux marginaux et aux incapables dans différents secteurs, et jetant des fleurs à ne plus à en finir aux responsables dont le wali. Cette revue n'a-t-elle pas travesti bien des vérités telle la fausse affirmation par laquelle l'on a voulu délibérément faire passer un ancien secrétaire général de la wilaya pour le père du festival de Timgad alors qu'il n'avait fait que participer à l'exécution d'anciennes directives données en 1963 au consulat de France de Batna par le consul de l'époque M. Delafrance. D'ailleurs, un ancien intellectuel de Batna ayant été l'ami de Malek Bennabi et feu Hamouda Bensai nous a assuré avoir lu sur Batna-info au moins deux portraits de Batnéens ayant fait partie dans le passé de la promotion Lacoste. D'autre part, les Batnéens n'ignorent guère les guerres d'alcôve que livrait le président de la Fassac il y a peu d'années pour servir son narcissisme personnel et satisfaire son égo par trop exigeant. Son passage comme correspondant de presse a laissé des traces douteuses sur l'utilisation de la plume à des fins personnelles et ce, au détriment des règles de déontologie de la presse. El Watan l'avait viré suite à son article fantasmagorique et devenu une référence du ridicule, «Touche pas à mon wali ». Dans Liberté, il ne cessa de harceler l'ex-maire de Batna M. Amar Abdesmed parce que ce dernier lui avait refusé le poste de directeur de la médiathèque sise au quartier de l'abattoir. Dans ce même quotidien, il publia en l'espace de dix jours deux articles contradictoires : l'un cernant le vide culturel dans la wilaya de Batna puis le second faisant l'éloge de l'animation culturelle au sein de la Maison de la culture. Le rêve du président de la Fassac a toujours été d'occuper un jour le fauteuil de directeur de cette Maison de culture. Il a même réussi à obtenir mieux : le poste de directeur de wilaya de la culture qu'il a dû quitter sept mois après, suite à un limogeage de Mme la ministre de la Culture. Sa nomination à ce poste avait fait beaucoup de bruits et certains ont été convaincus qu'il a bénéficié du soutien de l'ex-wali Abdelkader Ouali (actuel SG du ministère de l'intérieur) lequel aurait été contraint par la suite de s'en débarrasser suite à des informations selon lesquelles le président de la Fassac se serait fait aider en parallèle et dans la discrétion par Ali Benflis, alors candidat à la présidence face à Bouteflika. Dommage que le débat initié par le wali El Hocine Mazouz ait dévié de son objectif et de sa trajectoire. C'est dire que la presse restera pour toujours à Batna un ramassis de parvenus qui ont le culot de vouloir bousculer les rares hommes de presse ayant fait leurs preuves dans ce métier. Le ministre de la Communication, notre ancien confrère à L'APS-Alger, Nacer Mehal devra sévir afin de faire le ménage et trier entre le grain et l'ivraie. La multitude médiatique, amorcée depuis le gouvernement Hamrouche, nécessite des cadres qualifiés pour la presse, y compris sur le plan local .Faute d'une formation en nombre et en qualité de journalistes aptes à exercer avec compétence aussi bien dans les rédactions centrales que dans les bureaux locaux ou régionaux, la situation de la corporation demeurera confuse et le vide toujours occupé par des gens n'ayant rien à voir avec la presse. Sauf pour tenter d'en profiter du statut qu'ils s'attribuent mais qu'ils ne méritent pas dans la plupart des cas. Au fait, pourquoi les associations ne sont-elles pas soumises aux «agréments» officiels pour la publication de revues ? L'exigence d'une telle mesure mérite d'être posée…

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