«Témoignages et analyses des massacres du 8 mai 1945», est le thème abordé lors de la conférence historique organisée hier, au centre de presse du journal El Moudjahid par l'association Machâal el-chahid et l'APC d'Alger. «Incrusté dans la mémoire collective nationale, le mois de mai reste le jalon le plus distinctif et le plus expressif dans l'itinéraire douloureux de notre peuple dans sa dynamique de combat et de lutte pour le recouvrement de sa souveraineté», a déclaré M. Benhamala, ancien moudjahid, lequel a animé la conférence. Le 8 Mai 1945, alors que le monde fête, dans la liesse, la victoire contre le nazisme, les Algériens, qui emboîtent les pas et manifestent pour rappeler leurs revendications pour l'indépendance nationale, font face à une répression brutale de l'armée coloniale, conduisant à des massacres. 67 ans après, le mois du muguet rime toujours avec le mois de Guelma, Sétif, Kherrata..., le mois du massacre de 45 000 civils innocents. Cette évocation est intimement liée à la définition de l'acte sanglant qui n'est autre qu'un génocide, un crime contre l'humanité, perpétré par le colonialisme français au mépris de toute considération pour les valeurs humaines universelles. M. Benhamala a affirmé que «les massacres du 8 Mai 1945 sont un crime qui ne s'oublie pas, car ils ont tué des femmes, des enfants, des vieux ainsi que des jeunes, «une opération bien étudiée». «Notre mémoire collective doit rester active, fraîche pour ne pas oublier les sacrifices de notre peuple, une histoire qui véhicule notre combat contre l'occupation coloniale.» Le conférencier a présenté quelques photos des massacres du 8 Mai, ainsi que quelques rapports de police de la région de Gualma. Pour sa part, Si Amar Bentoumi a affirmé que «l'armée française avait planifié pour faire de cette journée du 8 mai 1945 un jour d'extermination de milliers d'Algériens». A la fin de la conférence, un burnous et une médaille d'honneur ont été offerts aux deux moudjahids par les organisateurs.