Le secteur de la pêche et des ressources halieutiques de la wilaya de Annaba a bénéficié d'une enveloppe financière de près de 10 milliards de DA, débloquée par l'Etat pour encourager et valoriser les petits métiers. Injecter de l'argent frais pour préserver les petits métiers sur le point de disparaître et améliorer la production artisanale reste une mesure judicieuse pour la survie du secteur en question. 53,4% de la flotte de pêche maritime est composée de sardiniers, soit, indiquent certains professionnels du secteur, plus de 2 882 embarcations. Des acquisitions avaient été effectuées, 2 000 embarcations, dont 78 petits bateaux destinés à la pêche en haute mer. Quelques étrangers expérimentés opèrent d'ores et déjà dans l'aquaculture. Dans ce cadre, il est nécessaire de souligner que l'important budget accordé pour le Plan national du développement de la pêche a pour objectif de restructurer le secteur et surtout dynamiser les petits métiers de même que plus de 690 projets avaient été transférés à la BADR pour réaliser cette opération. Certes, il a été constaté une chute dans les exportations, qui, faut-il le souligner, n'étaient que de l'ordre de 5,4 millions de dollars durant les années précédentes alors que le marché européen réserve une part aux exportations algériennes, la demande demeurant croissante. C'est ce qui explique que les droits de douane aient été supprimés pour les importations en provenance de la plupart des pays en développement. 78% des exportations du pays vont vers l'Espagne et seulement 7% sont destinés pour la France et l'Italie. La production nationale était de 130 000 tonnes par an et seuls les produits les plus valorisés sur le marché extérieur faisaient l'objet d'exportation : crevettes, langoustes et poulpes. Il faut souligner que l'Algérie dispose seulement de 600 000 tonnes de stocks dont 220 000 tonnes sont exploitables. A cela, il faut ajouter que les raisons du retard en matière de pêche sont nombreuses, à titre d'exemple, la flotte est inefficace pour entreprendre la pêche au large pour laquelle de grands moyens devraient être déployés, indique-t-on. A Annaba plus de 80 promoteurs avaient bénéficié d'aides financières accordées par l'Etat et seulement 10 d'entre eux avaient réalisé des projets pour le secteur. Un contrôle dans ce sens devrait être effectué pour pénaliser les personnes de mauvaise foi. De nos jours, le poisson, notamment la sardine qui est très consommée par les Algériens, est devenu un produit de luxe inaccessible pour les petites bourses, à plus de 250 DA le kg, elle n'est plus à la portée de tous. En effet, le prix des poissons ont pris de l'ampleur et la plupart des citoyens ne parviennent pas à consommer plus de trois kilogrammes de sardines par mois en moyenne, alors que la consommation par habitant est de 8 kg au Maroc et 10 kg en Tunisie. Certains observateurs affirment que la cherté des produits de la mer revient en premier lieu aux pêcheurs. Ce secteur tourne à Annaba avec seulement 445 unités dont une centaine de sardiniers, 31 chalutiers et 7 petits bateaux de pêche. On révèle que le chiffre d'affaires des ventes de la pêche française dépasse largement un milliard d'euros, ce qui place ce pays au 3e rang européen après la Grande-Bretagne, le Danemark et l'Espagne. La pêche se caractérise par sa diversité en Méditerranée, les principales espèces capturées sont essentiellement le thon rouge, la sardine et l'anchois. La revue Agroline avance un nombre de 8 000 navires actifs en France, pour une production d'environ de 603 000 tonnes de 230 espèces de poissons, précise-t-on. Les principales espèces élevées en France sont le bar avec 3 000 tonnes, le turbot, la truite de mer et la daurade royale. La France importe trois fois plus de produits de la mer qu'elle n'en exporte. Chez nous, l'investissement étranger direct et en partenariat avec des opérateurs nationaux dans le domaine de la pêche et l'aquaculture est encouragé. Le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques veut renforcer cette coopération internationale, pour cela, 12 sociétés mixtes avaient été créées dont 10 sont algéro- espagnoles et algéro-franco-espagnoles . Le Maroc, un important pays producteur Avec ses 3 500 km de côtes, le Maroc est le plus important producteur et exportateur de produits de la mer en Afrique. Il y a quelques années, le gouvernement marocain avait entrepris un plan de modernisation de sa filière pour en faire une vraie locomotive du tissu productif national. Le royaume du Maroc dispose ainsi de l'un des plus importants potentiels halieutiques mondiaux, estimé à 1,5 million de tonnes par an, devenant ainsi le premier producteur de poissons en Afrique et le 25e à l'échelle mondiale grâce à la sardine (sardina pilchardus) dont il est le premier producteur et exportateur mondial. La filière de ce pays emploie près de 450 000 personnes, faisant vivre 2,5 millions de personnes ; les espèces capturées sont variées : espèces benthiques qui sont notamment des poissons vivants près du littoral comme la daurade, le merlu, le capelan, le grondin, l'ombrine et la sole. Les espèces pélagiques sont des espèces vivantes au large comme la sardine, le maquereau, l'anchois et le chinchard. Le Maroc compte 27 ports de pêche dont 19 atlantiques et 8 méditerranéens, le port de Laayoune à lui seul compte 50% des prises de la flotte côtière. A ce sujet, il faut savoir qu'au Maroc le secteur de la pêche côtière et artisanale recèle d'énormes potentiels tant au niveau économique que social, et sa contribution au développement socioéconomique du pays reste pourtant en dessous de des possibilités offertes par l'un des plus grands réservoirs de ressources halieutiques mondiales. A noter que les principales contraintes sont la vétusté des navires et la déficience en infrastructures de commercialisation dues à ces problèmes. La pêche, un secteur phare en Tunisie La pêche en Tunisie jouit de plusieurs atouts et joue un rôle primordial dans l'économie du pays grâce à sa position stratégique et privilégiée dans le bassin méditerranéen, avec un littoral de 1300 km. L'intérêt pour ce secteur se traduit par un important investissement en infrastructures portuaires, dotant le pays de 40 ports dont 10 hauturiers pour une forte concentration de pêche estimée à 47,5% dans les régions du sud et 42,5% dans celles de l'Est. Les exportations tunisiennes sont de l'ordre de 15 000 tonnes par an, dont 16% est destinée particulièrement au marché européen. Les principaux produits exportés les crustacés (crevettes) qui représentent 80% du tonnage. Les ports tunisiens abritent une flottille constituée de 374 chalutiers, 349 unités sardiniers, 4 900 barques motorisées et 7 600 non motorisées. Dans la région sud du pays, se concentre 60% de la flottille contre 18% pour la région nord. Le secteur de l'industrie de la pêche connaît un essor en Tunisie avec 22 unités spécialisées dans la production de conserves de poissons à savoir sardine et thon, 87 unités de conditionnement de produits frais de la pêche et 49 unités mixtes. Dans ce contexte, il est faut signaler que les potentialités économiques du secteur de la pèche dans notre pays dispose d'un formidable réservoir de ressources halieutiques qui était jusqu'ici pas assez exploité et pour cause, des infrastructures portuaires précaires avec une flottille vétuste. Devant cet état de fait, la filière de la pêche se trouvait à l'abandon et un plan national de développement fut lancé pour cibler une production de 230 000 tonnes dans les années à venir. L'Algérie dispose de 28 ports de pêche opérationnels. La production de poissons est très variée, constituée principalement de merlan, daurade, pageot, rouget, squales et autres espèces comme la sardine, l'anchois, l'espadon, le thon et les crustacés (crevettes, langoustine et langouste). Les professionnels du secteur avancent que près de 83% de la production est réalisée par des chalutiers, 13% par des sardiniers et 4% par des petits métiers. Il convient d'indiquer que le ministère de la Pêche prévoit un important programme de développement de l'aquaculture, inclus dans le cadre du plan de la relance économique pour un budget conséquent.