Arrivé à sa neuvième semaine de sit-in devant le siège du ministère des Transports à Alger sans pour autant avoir des résultats concrets, le Syndicat du personnel navigant d'IBC, une des filiales du Groupe CNAN, a tenu hier une assemblée générale durant laquelle a été annoncée la création prochaine d'un syndicat d'entreprise CNAN. Cette assemblée générale tenue la veille des législatifs, a pour objectif de soumettre un compte rendu sur les démarches du Syndicat ainsi que de remonter le moral au personnel navigant d'IBC, en chômage depuis plus d'une année. Après plusieurs démarches de la part du syndicat, sans résultats concrets précise-t-on, le secrétaire général de ladite coopérative, Rabah Youtichene, a annoncé à ses camarades présents sur les lieux qu'ils sont en contact permanent avec les corps syndicaux des autres filiales du Groupe CNAN, afin de réunir leurs forces avec comme perspective la création prochaine d'un Syndicat d'entreprise. Autrement dit, du groupe CNAN. Cette démarche intervient au moment où le Syndicat du personnel navigant d'IBC a épuisé tous les moyens possible pour rétablir les droits des travailleurs notamment ceux des 17 marins ex-otages du MV Blida, en vain. Selon Rabah Youtichene, le groupe CNAN n'a pas honoré ses engagements vis-à-vis de son personnel. Avec la création de la filiale IBC, à laquelle ils ont été transférés, ce personnel s'est retrouvé entre le marteau et l'enclume. La privatisation d'IBC a engendré plusieurs problèmes socioprofessionnels suite à un conflit entre cette filiale et ses associées notamment étrangers «le groupe Pharaon et CTI», avec comme résultats ; le désarmement des huit navires d'IBC dans les hautes mères et plus de 200 marins en chômage sans revenus. Outre, les marins ont été informés dernièrement, de la part du directeur général d'IBC, qu'ils ne faisaient plus partie du Groupe CNAN. Ce qui contredit le document qu'ils ont signé en 2007 après le contrat de manning signé entre IBC et la filiale de CTI, SEKUP Holding INC, chargée de la gestion technique et du personnel navigant d'IBC. Dans ce document, un engagement de la part du personnel, il a été noté que le personnel navigant «a accepté toutes les obligations qu'impose le contrat entre IBC et SEKUR Holding ainsi que le contrat écrit fixant les conditions de service et de rémunération à bord du navire auquel il souscrirait avec SEKUR Holding, tout en conservant tous ses droits se rapportant à sa relation de travail de personnel navigant avec le groupe CNAN». Aussi, il a été souligné sur le même document qu'«IBC a été mandaté pour accomplir durant le détachement du personnel en son nom et son compte, les opérations de payement du quote-part des cotisations sociales et des charges fiscales (IRG) par prélèvement à source, et en général effectuer toutes les formalités nécessaires, conformément aux lois et règlements en vigueur». Des engagements qui n'ont pas été tenus mais ignorés et par conséquent «ont causé aux marins des difficultés dans leur vie quotidienne allant jusqu'à même la mendicité ainsi que le décès de deux de leurs confrères suite à des problèmes de santé», précise-t-on. Jugeant inacceptable cette situation, les marins refusent de se soumettre à cette amère réalité et demandent la régulation de leur situation dans les plus brefs délais. Selon eux, les solutions provisoires apportées par la tutelle ne règlent en rien leur situation puisque les postes de travail qui devraient être créés pour cerner le problème du chômage ne sont programmés que pour deux à trois mois seulement et encore par le biais de l'Agence nationale de l'emploi (ANEM). Si le DG d'IBC, Nacer Mansouri, nous a indiqué que le nombre des marins embauchés provisoirement a atteint une bonne moitié, le SG l'a démenti catégoriquement en faisant référence à 17 marins uniquement. Portant la parole de ses camarades, il a rappelé la réaffirmation des marins à arracher leurs droits légitimes à savoir, leur indemnisation et leur réintégration à la société mère, le Groupe CNAN. Plus de détails sur ce dossier seront apportés dans nos prochaines éditions.