La solution rendue mercredi dernier par le ministère des Transports qui est le déploiement provisoire du personnel navigant d'International Bulk Carrier (IBC), n'a en aucun cas satisfait les attentes des marins. La centaine des marins concernés revendique à nouveau «l'amorce d'un dialogue sérieux et immédiat entre les parties concernées pour rendre à bras-le-corps, les revendications légitimes». En sit-in depuis environ 15 jours devant le ministère des Transports à Alger, la centaine du personnel navigant d'IBC, filiale de Cnan Group, poursuit toujours son mouvement de protestation illimité se méfiant ainsi de son déploiement provisoire vers des entreprises des secteurs maritime et portuaire. «on ne peut en aucun cas être rassuré par cette décision provisoire puisque rien ne garantit la continuité dans le temps de cette opération», a souligné hier le secrétaire général du syndicat des marins d'IBC, Rabah Youtichene. En ce sens, le syndicat en question estime que cette opération constitue «la preuve tangible que les autorités ne sont pas encore décidées à apporter des solutions conséquentes aux problèmes que vit le personnel navigant d'IBC». Le personnel navigant d'IBC au nombre d'environ 250 personnes revendique sa réintégration à la société mère Cnan Group ainsi que la régularisation de ses arriérés de salaires conformément au contrat de cession d'actions d'IBC dont l'article 7.4 relatif au maintien du personnel. Par ailleurs, il demande la régularisation des charges sociales au niveau des différents caisses ; le paiement des indemnités de retraites ; le rapatriement et l'exploitation des navires désarmés ; le paiement des salaires des ex-otages du navire MV-Blida. Il revient, d'autre part, sur les œuvres sociales dont il n'a pas bénéficié depuis 2007. Le SG du syndicat a évoqué les raisons de cette crise qui a débuté en janvier 2011 lorsque le personnel navigant a été mis en chômage technique sans aucune indemnisation suite au conflit entre IBC en tant que filiale de Cnan Group et ses partenaires étrangers le Groupe Pharaon et Cement Trade Incorporated (CTI) et l'Algérien Laradji, qui détiennent 51% des actions depuis 2007. Ces trois associés, a-t-il ajouté, ont réclamé 12 millions d'euros comme frais de réparation de trois navires dans des chantiers qu'ils ont eux même choisis, en vertu d'une clause de la charte qui les lie à IBC qui a jugé le montant excessif étant donné que c'est à elle que revient le paiement des factures de réparation. «Ce désaccord s'est résulté en désarmement de trois des navires au large de Peiraus, en Grèce, en 2009, pour des raisons de non-rentabilité. «Le reste des navires a connu le même sort, excepté le MV Blida qui était aux mains des pirates somaliens, a-t-il soutenu.