Le dépouillement des 903 urnes s'est achevé, tôt hier matin, avec l'annonce des résultats par Farid Merabet, responsable de la cellule de communication et porte-parole du wali d'Annaba. Les résultats enregistrés donnent le FLN en tête avec 4 sièges sur les 8 dévolus à la wilaya de Annaba à l'Assemblée populaire nationale. le RND, le Parti des travailleurs, le Parti de Abdallah Djaballah et le Front national du développement se sont adjugé chacun un siège. Ces résultats ont nécessité toute une nuit de dépouillement après l'heure officielle de clôture à 20h, jeudi. 208 138 suffrages se sont exprimés sur 428 677 électeurs inscrits, soit un taux de participation de 48,55% pour une wilaya qui compte 12 communes. Celle du chef-lieu de wilaya a enregistré le plus faible taux de participation avec 42,30% suivie d'El Hadjar avec 44,01%. Chetaïbi, la commune côtière et touristique, se classe en tête de liste des plus forts taux de participation avec 62,59%, talonnée par Aïn Berda avec 62,47%. A part quelques incidents insignifiants, prévisibles dans pareille consultation populaire, ces élections législatives 2012 se sont déroulées dans d'excellentes conditions. Outre les moyens matériels mis à la disposition des 7 200 encadreurs des 141 centres et 903 bureaux de vote, la wilaya a également assuré toute la logistique pour le déplacement sans aucune restriction des observateurs internationaux et au profit des différents titres de presse écrite et audiovisuelle. Aussitôt clôturé le scrutin à 20h, après l'heure de prolongation décidé par le wali de Annaba au profit des 3 communes les plus importantes en termes de concentration de population (Annaba, El-Bouni et Sidi Amar) à l'effet de permettre aux retardataires d'accomplir leur devoir civique, l'on est passé au dépouillement. L'opération avait été entamée dans les 903 bureaux de vote sous le regard des représentants de la Commission de surveillance des élections, ceux des médias et des observateurs européens, onusiens, arabes et africains. Elle a été suivie avec une attention soutenue des représentants de la commission de surveillance. Ceux-ci s'étaient préalablement assuré que le nombre d'enveloppes correspondait à celui des électeurs inscrits sur le registre électoral comme ayant voté. Tout au long de l'opération, rien n'est venu perturber le dépouillement qui s'est poursuivi dans un silence complet. Elle intervenait après une journée d'accueil des électeurs, leur orientation vers les bureaux de vote et le passage obligatoire pour le dépôt de l'empreinte des votants. Bien avant, l'ambiance était caractérisée par une certaine fébrilité relevée à l'approche de l'ouverture des bureaux et centres de vote. Particulièrement durant les 48h qui précédant le vote, où tant sur la place publique que dans les chaumières, les discussions étaient axées sur le scrutin de jeudi et son impact sur l'avenir du pays. Le discours prononcé le 8 mai à Sétif par le président de la République avait servi de référence aux uns et autres. 903 urnes avaient été mises en place, scellées avec de la cire. Cela avait été réalisé dans chacun de bureaux en présence des membres de la Commission de surveillance des élections. Ils sont tous issus de partis politiques et de listes de candidats indépendants en lice. L'importance de ces élections législatives avait été soulignée par une plus grande implication des jeunes. Nombre de ces derniers étaient fiers d'exhiber leur carte de vote comme preuve de leur volonté d'accomplir leur devoir civique. Cet engouement lié à la participation des citoyens à ce modèle d'expression démocratique avait été relevé plusieurs jours auparavant dans les lieux et établissements publics. Même si les plages avaient été prises d'assaut par les baigneurs des deux sexes, Annaba vivait depuis le début du mois de mai au rythme de l'ambiance de veillée d'élections législatives. Tout le monde s'était préparé à cet événement national. Ainsi, de la commune chef-lieu de wilaya aux localités des hauteurs et du piémont de l'Edough, comme Seraïdi, Chetaïbi, Oued El-Aneb et Tréat, et de la plaine de Aïn- Berda, Chorfa, El-Eulma en passant par Berrahal jusqu'à Sidi Amar, El-Hadjar et El-Bouni, tout était aux couleurs de l'emblème national. Même les enfants scolarisés paraissaient avoir pris bonne note des enseignements inculqués par leur maîtres quant à la finalité de ces élections législatives et leur importance pour l'avenir du pays. Le même esprit de concentration avait été enregistré du côté des jeunes des deux sexes. Tous avaient mis en sourdine leur MP3 et autres gadgets. Ils se devaient de mieux s'imprégner des actions que via leur programme respectif, les candidats des partis politiques et ceux des listes indépendantes s'engagent à mettre en application pour la prise en charge des préoccupations de la jeunesse. Tout était également discussion autour du discours prononcé le 8 mai à Sétif par le président Bouteflika. Et c'est justement parce qu'il s'est engagé à apporter des améliorations dans les conditions de vie des citoyens, que plus de 44% de la population avait favorablement répondu à son appel à se rendre aux urnes. Mila : le RND et le FLN dominent les débats Fin du périple électoral. La wilaya de Mila a enregistré un taux de 43,58%. Que faudrait-il déduire de ce résultat moyen ? Les citoyens ne seraient-ils pas intéressés par ce scrutin ? Quelle explication possible à cette abstention par de près de 269 312 citoyens inscrits sur les listes électorale ? Le manque de crédibilité semble à l'origine de ce renoncement, si l'on en juge par les déclarations de la plupart des personnes que nous avons interviewées. «Beaucoup de promesses nous ont été faites, sans pour autant être tenues», vous rétorqueront les partisans du boycott. Aussi, cette abstention pourrait éventuellement être confortée par la faillite des candidats en lice qui, au cours de leur campagne électorale, avaient usé d'une rhétorique du déjà vu qui ne pouvait aucunement convaincre les sceptiques. Et pourtant, «toutes les conditions ont été réunies pour la réussite de ces élections» avait déclaré Abderrahmane Kadid, wali de Mila, après avoir déposé son bulletin de vote au centre Saïdanï-Saïd (à Mila). En matière de ressources humaines, plus de 10 121 personnes ont été mobilisées, tous domaines confondus, dont près de 456 agents de la Protection civile, renforcés par 9 centres des unités opérationnelles. Pour ce qui est des autres préparatifs, 783 véhicules ont été réquisitionnés pour le transport des populations des zones rurales et enclavées. Sur le plan infrastructurel, on note 361 centres de vote dont 143 situés en milieu urbain et 128 en milieux rural, soit 1 188 bureaux. Par ailleurs, et afin d'assurer de la transparence à ce scrutin, outre la commission chargée de la supervision des élections avec ses 4 membres et ses 52 auxiliaires, notons la présence de 7 observateurs étrangers (2 de l'UE, 2 de l'UA et 3 de la Ligue arabe). Côté candidature, plus de 50% des candidats ont une moyenne d'âge qui varie autour de la cinquantaine. Parmi les 507 candidats des 39 listes, 145 sont de sexe féminin. Faut enfin relever que sur les 766 886 habitants que compte la wilaya de Mila, 477 321 (dont 426 763 hommes et 230 558 femmes) constituent le corps électoral. Nous mettons le cap sur Tadjenant. Rendez-vous nous est donné au centre Djemaoune-Aïssa. Là, nous avons rencontré Mme Saâd Azzam M'Barka, veuve Drif. Agée de 116 ans, elle n'a pas raté ce rendez-vous. Le regard vigilant, cette dame conserve encore l'essentiel de ses facultés, exception faite de son ouïe. Mère de deux chouhada, elle demeure parmi les fervents défenseurs de la participation. A son arrivée au centre Djemaoune, elle a été accueillie comme une star, focalisant l'attention des personnes présentes jusqu'à ce qu'elle quitte les lieux. Nous rendons visite, ensuite, au chef de daïra de Tadjenant. Ce dernier fait le point sur la situation. A 9h, le taux de participation avoisinait les 2,4%. Vers midi, il passe à 11,89%. Cette baisse en début de scrutin est constatée à travers presque tout le territoire de la wilaya. Certains sont pris par les travaux agricoles, alors que les femmes préfèrent voter l'après-midi après avoir achevé leurs tâches ménagères. Ainsi, s'attendrait-on à une croissance du taux de participation le soir. A Benyahia, commune situé au nord-ouest, ainsi qu'à Bouhatem, les taux étaient assez élevés par rapport aux autres localités, respectivement, 35% et 30% vers 14h. Et l'on s'attend à des taux élevés à la fermeture, car, nous dit-on, les citoyens de ces régions se sont toujours illustrés par leur participation. A Benyahia, l'occasion nous est donnée de rencontrer un émigré algérien qui vient de voter pour la première fois en Algérie. Ce dernier a pleinement exprimé sa joie d'avoir participé à cette échéance. De Bouhatem nous nous dirigeons vers Ferdjioua. Au plus grand centre du chef-lieu, Attia-Saâdi, le taux de participation était également de 30% à 15h. Là, nous rencontrons une observatrice de la Ligue arabe qui venait de visiter les localités de Mila, Beni Guecha, Tiberguent, Ferdjioua, avant de se rendre à Aïn Beïda Ahriche, Bouhatem et Bouslah. Nous aurions souhaité l'interviewer sur le déroulement du scrutin, mais nous avons vite déchanté. «On a peur de vous les journalistes», a-t-elle rétorqué à l'un de nos confrères. J'aurai aimé lui poser une question, mais la sagesse de mon compagnon l'a emporté sur mon impulsivité. Enfin, pour ce qui est des résultats finaux, les premiers des dépouillements, enregistrés vendredi à 10h du matin, indiquent que le RND et le FLN dominent encore la scène politique, alors que la surprise est venue du MCL qui a décroché deux sièges avec ses 11 000 voix. Quant au classement, nous retrouvons le RND en tête avec 3 sièges et 32 400 voix, suivi par le FLN (3 sièges et 32 100 voix), le MLC (2 sièges et 11 000 voix), le AHD54 (1 siège et 9 500 voix) et l'Alliance verte AAV (avec 1 siège).